Aurore et Anthony Da Silva respectent les mesures de confinement imposées par le Gouvernement pour endiguer le coronavirus, sans pour autant se priver de faire la fête ni de partager leur joie de vivre avec leurs voisins, pendant 30 minutes, tous les soirs.

Depuis mercredi soir, le quartier des Ferrières à Bellegarde s'anime dès la nuit tombée, à l'instant où l'horloge affiche 20 heures. Installé derrière ses platines sur sa terrasse, Antho, DJ de profession, envoie le son. Dans la minute qui suit, des portes se déverrouillent et sur les terrasses des maisons aux alentours, des silhouettes se dandinent, des bras se lèvent, se balancent de droite à gauche au rythme de la musique. La fenêtre d'une maison située face à celle d'Aurore et Antho s'ouvre, laissant entrevoir un couple et son enfant chanter et danser.

La nuit noire empêche de voir ce qui se passe en contrebas du quartier, mais certains, en tapant  - non pas sur des bambous -, mais sur des casseroles, prouvent qu'ils sont bien de la partie. Pendant quelques secondes, des filets de lumière percent l'obscurité, un voisin vient d'allumer une fusée. Qu'il est bon de voir ce feu d'artifice de bonne humeur, une véritable bulle d'oxygène au deuxième jour de confinement, une mesure rappelons-le, imposée par l'État pour stopper la propagation du coronavirus.

Chaque soir, puisque cet "Apéro mix terrasse" est devenu un rendez-vous quotidien de 20h à 20h30, le couple bellegardais profite de ce moment festif et rassembleur malgré la distance, pour rendre hommage aux soignants, aux forces de l'ordre, aux éboueurs, aux commerçants... "À tous ceux qui bossent malgré la situation, qui prennent des risques pour nous, commente Aurore. On reste confinés, c'est la meilleure façon de se protéger, mais on n'en oublie pas les autres."

Stéphanie Marin

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