FAIT DU SOIR À Sainte-Anastasie, les habitants sondés à propos du projet d'antenne-relais
Elle ferait 24 m de hauteur et serait plantée à quelques mètres en dehors du périmètre de la zone Natura 2000... Il s'agit d'une antenne-relais, enfin d'un projet d'antenne-relais porté par l'opérateur Orange sur la commune de Sainte-Anastasie. Objectif : améliorer la couverture téléphonique. Sauf que certains habitants n'en veulent pas au motif que l'antenne dénaturerait le paysage ou pourrait amener la 5G plus vite que prévu. La mairie a lancé une consultation auprès de la population.
Quelque 850 sondages ont été envoyés dans les boîtes aux lettres des familles du village. Les administrés ont jusqu'à ce dimanche 24 janvier pour émettre leur avis sur cette antenne de manière anonyme (mais numérotée pour éviter les photocopies). Soit en glissant le bulletin dans l'urne scellée en mairie, soit par voie électronique. Le dépouillement aura lieu ce lundi en mairie. "Si les retours sont majoritairement négatifs, je m'engage à essayer de trouver une solution et mettre tous les acteurs autour d'une table pour avoir une discussion constructive", assure le maire de Sainte-Anastasie, Gilles Tixador.
En effet, ce projet d'antenne connaît déjà depuis quelques mois des oppositions. En septembre, le collectif "Stop antenne" s'est monté pour contrer son installation. L'un de leurs principaux arguments étant l'impact paysager de cette antenne, implantée dans une zone préservée. Il est prévu qu'elle s'implante au lieu-dit des Clos, sur le parking à une vingtaine de mètres seulement du périmètre de la zone Natura 2000. "C'est là, du plateau du Castellas que toutes les belles photos des boucles des gorges du Gardon (classées réserve de biosphère par l'Unesco, ndlr) sont prises", situe Jean Minier, membre du collectif.
C'est aussi à cet endroit que les marcheurs empruntent le chemin de grande randonnée ou que des grimpeurs viennent se mesurer à la falaise. "Je peux entendre en tant qu'élu même si je ne peux pas prendre partie. Ce sont des coins de garrigue où j'ai grandi, alors je suis sensible au devenir de ce site naturel", argue le maire, qui ajoute : "Mais quand on est élu, on se doit d'être responsable. On a eu des feux en 2017 où effectivement, il a fallu appeler les secours d'un endroit où il y a pas de réseau. Si vous mettez 20 minutes pour téléphoner, c'est dangereux..."
Des zones plus ou privées de réseau ?
Pour l'heure, une seule antenne de téléphonie regroupant plusieurs opérateurs est implantée sur la commune, près de la déchetterie. Mais la topographie du village offre plusieurs hameaux s'étalant sur 13 600 hectares. Alors le réseau n'est pas optimal partout. Gilles Tixador cite par exemple la sortie de Russan en direction d'Uzès ou une portion de la départementale 418 reliant Nîmes qui ne sont pas couverts. Constat balayé par le collectif qui affirme dans un tract que "la couverture du territoire est assurée à plus de 99% (source ARCEP), que la commune ne fait pas partie du new deal mobile, destiné à couvrir les zones blanches 3 et 4G" et critique la "méthode de déploiement des antennes de téléphonie, avec une facilité générée par la loi Elan."
L'autre inquiétude du collectif tient dans l'installation de "ce pylône comme un cheval de Troie pour le déploiement de la 5G". Et avance tous les possibles effets néfastes pour la santé. Dans son dossier support au sondage, Orange précise que l'implantation de cette antenne vise à "répondre à la demande des usagers d’Orange mobile concernant l’amélioration du réseau 3G/4G."
Le maire invite tous les habitants à participer massivement au sondage pour avoir un panel représentatif. "Aujourd'hui, la question qu'on se pose c'est la location ou non de cette parcelle de 50 m² pour installer cette antenne 3G/4G", rappelle Gilles Tixador. Et que le conseil municipal puisse prendre une décision en connaissant l'avis général de la population. Dont acte.
Marie Meunier
Du côté d'Orange, on justifie ce projet d'antenne par les arguments suivants : "Respecter ses obligations en matière de couverture de la population, de qualité et de disponibilité du service mobile", "Améliorer la couverture réseau pour limiter les zones blanches", "Renforcer la qualité du réseau sur la zone couverte pour couvrir les besoins de la population qu’ils soient privés ou professionnels en terme de communication par la voix ou l’échange de données informatiques."