ÉDITORIAL Coronavirus : "Les chiffres dans le Gard ne sont pas bons"
"Les chiffres dans le Gard ne sont pas bons." Ce sont les mots de Claude Rols, le directeur de la délégation départementale de l'ARS en Occitanie. Dans sa voix, l'inquiétude ce lundi soir face à une épidémie de coronavirus qui poursuit inlassablement sa course. Depuis 10 jours, dans le Gard, le taux d'incidence reste à hauteur des 300 pour 100 000 habitants. Et rien ne présage une baisse dans les prochains jours. D'autant que sur le grand Sud du Gard, de Nîmes à Uzès, en passant par Beaucaire et la Petite Camargue, le taux est même au-dessus des 350 pour 100 000 habitants de tous âges. Ce qui provoque aussi le ton alarmiste de Monsieur Covid, ce sont les chiffres d'hospitalisation. De la même manière, ils sont en hausse constante. Actuellement, le taux d'occupation des services de réanimation dans le département est de 86%. Près de la moitié occupé par des patients covid. De plus en plus jeunes. En cause, le variant anglais qui représente plus de 80% des cas positifs dans le Gard selon les estimations. Un mutant plus contagieux mais aussi plus agressif, selon toute vraisemblance. Et qui a un impact considérable sur le système de santé. Pour tenir bon, il faut serrer les fesses et appliquer plus que jamais les gestes barrières. Et en cas de symptômes, s'isoler absolument. Au moins sept jours. Sans se poser de questions. Le temps de déployer la vaccination pour tous. Pour le moment, dans le Gard, en population générale, nous en sommes à 103 000 vaccinés dont 74 000 environ ayant bénéficié d'une première injection. Sur les près de 800 000 habitants que comptent le département, il y a encore du monde fragile... Certes. Mais déjà, les plus soumis aux risques de contracter une forme sévère, les plus de 75 ans, sont en majorité vaccinés. Déjà près de 53 000. Et les effets sont là. Ils sont moins nombreux dans les lits d'hôpitaux. Espérons donc maintenant qu'ils ne seront pas remplacés par des catégories plus jeunes dont la vaccination n'est prévue qu'au début de l'été. Sinon, c'est le serpent qui se mord la queue. Et à ce jeu là, on n'est pas sorti de l'auberge.
Abdel Samari