ÉDITORIAL La grosse erreur que pourrait commettre le communiste Vincent Bouget...
Se présentera-t-il ou pas ? Ces dernières semaines, la possible candidature du communiste nîmois Vincent Bouget aux Départementales des 20 et 27 juin a agité le mundillo politique. Nombreux sont ceux qui le poussent à se présenter sur le canton de Nîmes 3. Un territoire composé des quartiers de la route d’Arles, de l’avenue Feuchères, de la cité des Espagnols ou encore de la Placette. Toutefois Nîmes 3, c’est surtout le canton du nouveau sénateur Les Républicains, Laurent Burgoa. Imaginez un peu l’affiche ! Un parlementaire reconnu face au challenger communiste jouant son titre de leader de la Gauche. Avec ça, pas besoin de harceler les électeurs pour leur rappeler d’aller voter le 20 juin. Hélas, ce combat a des chances de ne pas avoir lieu. Le communiste hésite. Pire, il a confié il y a quelques temps à son entourage qu’il n’irait pas. La prudence qui le caractérise mettrait-elle paradoxalement en danger son avenir politique ? Élu secrétaire départemental du PCF en 2014, Vincent Bouget a toujours été un adepte du doucement mais sûrement. Aux élections régionales de 2015, le communiste cède sa place à son camarade Jean-Luc Gibelin qui deviendra vice-président chargé des Transports de l’Occitanie. Qu'importe pour le Nîmois. Les années passent, il travaille. On le voit sur le terrain, entre deux cours d’histoire-géographie dispensés au lycée Philippe Lamour où le professeur exerce. À côté de ces fonctions, une autre activité - moins connue mais toute aussi importante - l'occupe pas mal : l’éducation de ses deux filles, Valentine et Salomé. Aux Municipales 2020, le destin le rattrape. L’inattendu se produit quand l'écologiste Daniel Richard décide tout à trac de rejoindre la liste du centriste Yvan Lachaud en trahissant une partie de la Gauche qui s'était engagée à ses côtés. Ce mariage de la carpe et du lapin tournera au fiasco pour les deux intéressés et Vincent Bouget deviendra dans la foulée le leader de la Gauche au conseil municipal. Les communistes renouent avec leur histoire, régnant en maître sur l’opposition. Un an plus tard, pourquoi ne pas essayer de transformer l'essai aux Départementales ? D’autant qu’une nouvelle opportunité s’offre à lui. Incarnée par l’élue nîmoise Valérie Rouverand et Felix Meysen, la candidature de La République en marche fragilise le sénateur Burgoa. Il y a cinq ans, ce dernier avait tiré parti de la division de la Gauche pour se faire élire. Cette fois, ce ne sera pas le cas. Et puis, si la crise sanitaire favorise l’abstention, les électeurs communistes ont plutôt tendance à se mobiliser. De quoi faire différence. En composant une habile cuadrilla, Vincent Bouget a une belle occasion de porter l’estocade à la Droite nîmoise. La laissera-t-il passer ?
Coralie Mollaret