GARD Vidéos et images pédopornographiques : un CRS révoqué de la police et condamné
C'est la cellule de veille nationale qui, le 23 août 2017, a signalé les agissements d'un homme habitant dans le Gard et qui avait pour habitude de télécharger de nombreux fichiers à caractère sexuel, des images d'enfants dénudés.
Pendant 6 ans il a téléchargé "des milliers de fichiers, des vidéos, des images d'enfants qui s'exhibent ou ayant des relations avec d'autres enfants ou des adultes. Certains avaient moins de 6 ans", résume ce jeudi 9 septembre à l'audience du tribunal correctionnel de Nîmes la présidente, Béatrice Almendros.
Le prévenu, âgé d'une quarantaine d'années, est marié et père de trois enfants. Il était au moment de son interpellation, en novembre 2017, dans sa caserne de CRS en dehors du département du Gard. Il a essayé de cacher son ordinateur personnel lorsque les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale sont venus perquisitionner son domicile, avant de "passer à table" et d'avouer être l'auteur de plusieurs milliers de téléchargements impliquant des enfants. Il affirme à la barre, comme lors de l'enquête, qu'il n'avait pas d'attirance particulière pour les jeunes, mais une "curiosité qui est devenue une addiction ensuite" !
"C'est la répétition pendant des années qui m'inquiète. Il a classé les fichiers par âge, par type de rapports sexuels. Il y avait des nourrissons qui étaient mis en scène, c'est écoeurant. La curiosité mis en avant par cet homme m'interroge : comment peut-on être curieux de telles scènes lorsque l'on est père de trois enfants ?", accable le procureur adjoint, Frédéric Kocher, en réclamant 18 mois de prison dont 12 mois assortis d'un sursis et d'une mise à l'épreuve. Le représentant du parquet de Nîmes souhaite également que le prévenu ne puisse plus approcher les mineurs.
"Ses aveux ont été un suicide social, mais il n'y a jamais eu d'agression ou d'abus sexuel, il n'a jamais touché un enfant. Il est depuis ses aveux tiraillé entre la honte et la culpabilité, il a tout perdu depuis la révélation des faits", plaide maître Audrey Degoutin.
Le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné le prévenu à 18 mois de prison avec un sursis probatoire de trois ans, il a l'obligation de soins et de travailler. Il lui est en outre interdit d'approcher des mineurs pendant 10 ans et il est inscrit au fichier des délinquants sexuels.
Boris De la Cruz