FAIT DU SOIR Le Gard veut la paix en Ukraine
À Alès comme à Nîmes, le Parti communiste français appelait au rassemblement ce vendredi soir pour faire entendre le soutien gardois jusqu'en Ukraine.
À Nîmes, ils étaient plus nombreux que les seuls communistes à venir au rassemblement organisé. Le PCF, donc, mais aussi le PS gardois, le PRG, la France Insoumise, EELV et des syndicats. Le secrétaire départemental PCF, Vincent Bouget, excusé de ne pas avoir été présent lors du rassemblement est le premier à monter au créneau en annonçant les raisons de cette manifestation nîmoise. "Nous devons nous mobiliser pour un cessez-le-feu immédiat et, plus que jamais pour des solutions de paix durables par l’action politique et diplomatique. Assez de guerre ! Le président russe a pris la responsabilité du déclenchement de la guerre, en lançant une attaque contre l’Ukraine. Nous condamnons cette attaque. Elle a déjà de graves conséquences sur la population ukrainienne, elle peut demain entraîner des conséquences désastreuses sur l’ensemble de la région."
De son côté, Denis Lanoy a appuyé le trait. "Notre inquiétude est commune, chacun la ressent. Nous sommes inquiets car nous détestons la guerre, nous voulons construire la paix, une paix majeure, notre idéal. La paix est une vision de l'humanité, l'urgence est d'exiger un cessez le feu, Vladimir Poutine a fait le choix du pire et c'est pour cela que nous manifestons. Dès ce week-end nous appelons à des rassemblements unitaires." Les autres responsables de partis et syndicats ont également pu prendre la parole.
200 manifestants à Alès
Avec une demi-heure de retard par rapport à leurs homologues nîmois, les manifestants alésiens (environ 200) ont également exprimé leur hostilité à l'égard de l'attitude des autorités russes en Ukraine depuis bientôt 48 heures. La section alésienne du PCF, à l'origine de cette mobilisation, a logiquement ouvert le bal des prises de parole devant la sous-préfecture.
D'une voix pénétrante qui tranche avec son jeune âge, Cécile Alphon-Layre, les mains tremblantes d'émotion, a condamné la décision prise par le gouvernement russe d'envahir l'Ukraine, déclenchant ainsi "l'une des crises les plus graves essuyées par le continent européen depuis la fin de la seconde Guerre mondiale". "Si l'on ne peut taire les surenchères des États-Unis et de l'Otan qui n'ont eu de cesse de vouloir implanter de nouvelles bases aux frontières de la Russie, rien ne saurait justifier la politique de force ouverte pratiquée par le pouvoir de Moscou", considère la jeune femme, porte-voix d'un soir du Parti communiste.
Cette même Cécile Alphon-Layre estime que, "du fait de son histoire, la France a une voix singulière à faire entendre" pour régler ce conflit. "Elle doit tout mettre en œuvre pour s'opposer aux surenchères guerrières" en empruntant "la voie politique et diplomatique". Après quoi, Sylvette Burgat s'est chargée de lire le message du collectif Le mouvement de la paix, avant que Bruno Rivier n'en fasse de même pour la CGT, martelant tour à tour que "la guerre n'est jamais la solution".
L'heure était alors venue pour Michel Sala, maire de Saint-Félix-de-Paillières, de lire le communiqué de La France insoumise (LFI), adressant d'emblée ses pensées aux "populations civiles prises au piège et qui vivent dans la peur". L'écrit des Insoumis alésiens traduit leur volonté de voir la France "exiger le retrait immédiat des troupes russes", lequel constituerait "la condition pour une reprise du dialogue".
Enfin, si la voix du PCF avait déjà été portée par Cécile Alphon-Layre, l'édile communiste de La Grand'Combe, Patrick Malavieille, a profité de la présence d'une demi-douzaine de maires dans l'assistance pour les appeler à "prendre des motions de condamnations de l'intervention russe lors de leurs conseils municipaux et d'appeler à la paix". Et le vice-président du Département de reconnaître : "Ça ne règle pas les problèmes mais ça a le mérite de sensibiliser l'opinion publique."
Pour y contribuer davantage, Patrick Malavieille prévoit de placarder une banderole sur la façade de l'Hôtel de ville grand'combien portant la mention "Non à la guerre, oui à la paix", comme il l'avait déjà fait à la fin des années 90 pour la guerre du Kosovo. Dès ce week-end et dans les jours qui suivront, les forces de Gauche appellent à des rassemblements unitaires partout en France.
Anthony Maurin (à Nîmes), Corentin Migoule (à Alès)