AIGUES-MORTES La Ville dit "non" à l'arrivée d'Aldi
Un conseil municipal exceptionnel s'est réuni ce mardi à Aigues-Mortes. La seule délibération concernait une demande de permis de construire pour la démolition d’un hôtel de 1 700 m² et d’un restaurant de 650 m² situé en entrée de ville, ainsi que la construction d’un supermarché du hard discounter allemand Aldi.
Tous unis contre Aldi. Ce mardi, à l'occasion d'un conseil municipal exceptionnel, l'ensemble des élus a fait savoir sa farouche opposition à l'arrivée du hard discounter allemand sur la commune. "Le projet prévoit la destruction du Royal hôtel et du restaurant Le Ventre bleu, situés route de Nîmes, à l'entrée d'Aigues-Mortes, détaille le maire, Pierre Mauméjean. Nous avons déjà un Super U, un Intermarché et un Lidl sur la commune et nous ne voyons pas d'un bon œil l'arrivée d'Aldi."
"On a besoin de lits pour permettre aux touristes de passer plusieurs jours chez nous, abonde son opposant Cédric Bonato. La destruction du deuxième hôtel de la commune serait à mon sens une hérésie. "
Projet peu qualitatif et risques d'embouteillages
Parmi les arguments contre ce projet évoqués au cours du conseil municipal, figurent notamment " l'aspect peu qualitatif du projet, dépourvu de qualité architecturale et de modalités adaptées de bonne intégration paysagère", "sa position à l’entrée de la ville, pouvant entraîner des problématiques de circulation liées à l’augmentation des flux de véhicules sur une voie de circulation déjà particulièrement encombrée et inadaptée et pouvant donc augmenter la dangerosité en matière de sécurité routière", " une implantation dans une zone déjà saturée d’équipements commerciaux qui pénalise notamment l’aménagement équilibré du territoire et va encore à l’encontre de l’animation urbaine et de la préservation du tissu commercial du centre-ville de la commune".
Espérant empêcher l'aboutissement de ce projet considéré "sous bien des aspects en inadéquation avec les enjeux actuels du territoire", le conseil municipal a voté à l'unanimité la saisine de la commission départementale d'aménagement commercial (CDAC). "En cas d'avis défavorable, est-il rappelé, le permis de construire ne pourra être délivré."
"J'ai bon espoir que la CDAC nous suive. Mais dans le cas contraire on fera tous les recours possibles pour ne pas délivrer le permis de construire, avance Pierre Mauméjean. On est parti pour une longue bataille juridique." Affaire à suivre...
Boris Boutet