ALÈS Régionales : le maire de Montpellier Philippe Saurel bat la campagne
A peine élu la mairie de Montpellier, Philippe Saurel se lance dans la campagne des Régionales des 6 et 13 décembre prochains. Son objectif : se démarquer en s'affichant comme une alternative aux autres partis. Il était en campagne à Alès hier matin.
Selon les derniers sondages, il serait crédité de 7% des voix au premier tour des Régionales 2015. Mais il en faut plus pour arrêter Philippe Saurel, dissident PS, qui n'obtenait que 11% des suffrages dans les sondages précédant les Municipales de 2014. Depuis son élection surprise, le nouvel édile de Montpellier se sent pousser des ailes. Désormais, il vise la grande région, soit plus de 5 millions d'habitants répartis sur 13 départements. Son arme ? La même qu'il y a deux ans : l'alternative. "On est devant un mur. Mais nous ne voulons pas d'une France qui se nourrit des extrêmes. Ceux qui peuvent remettre la machine en route sont les maires qui connaissent le terrain", assure Philippe Saurel, soutenu par le premier magistrat du Vigan, Eric Doulcier, tête de liste pour le Gard.
Pourtant, le maire n'a pas de programme. Et il l'assume. "On fera un diagnostic de territoire. Je refuse de parler sans savoir. Les gens sont las de la politique spectacle. C'est un jeu dangereux", fustige-t-il en référence à l'annonce des socialistes de généraliser l'Ordi. Philippe Saurel avance donc des grands axes : protéger les terres agricoles, renforcer la complémentarité des deux métropoles, et revoir la mobilité. "Je le gérerai moi-même si je suis élu. L'enjeu est crucial. Il faudra sûrement moderniser des voies ferroviaires, routières et portuaires. Il faut toujours 2h30 pour relier Montpellier et Toulouse en train..." Et à Fabien Gabillon, membre de la liste gardoise et ex-PS, d'ajouter : "Concernant Alès, son industrie vit sur la vallée du Rhône. Il faut une voie plus rapide pour la rejoindre. Les politiques n'ont pas assez travaillé sur le désenclavement du bassin".
"Alès contre l'OM !"
Dernière carte pour Saurel : son appartenance au Languedoc. "Les principaux candidats, Onesta, Reynié et Delga, sont de Midi-Pyrénées. Leur première préoccupation sera de prendre Toulouse et Montpellier. Ce ne sera pas mon cas". Cela signifierait même pour lui de quitter son fauteuil de maire, seulement deux ans après son arrivée. "Tenir en laisse les deux métropoles ce sera aussi défendre Montpellier. Je resterai de toute façon conseiller municipal", justifie-t-il.
En campagne dans toute la nouvelle grande région, Philippe Saurel sait que la bataille sera corsée. "C'est Alès contre l'OM !", s'amuse-t-il. Il comptera toutefois sur ses colistiers pour mener des réunions publiques dans les départements. Lui-même n'en animera qu'une seule à Toulouse le 2 décembre prochain. "J'ai choisi de déléguer", argumente-t-il. En attendant, il était à Alès hier matin pour rencontrer la presse et visiter la cantine solidaire de Rochebelle. Il a mangé sur place après avoir reçu un accueil des plus chaleureux de la part des clients. Un joli coup de com, sûrement insuffisant.