ALÈS Visite au pas de charge du secrétaire d’État au numérique
Le ministre en charge du numérique, Cédric O, était en visite ce jeudi après-midi à Alès. L’objectif : découvrir le potentiel des formations et entreprises du territoire autour des nouvelles technologies.
C’est grâce au directeur de l’école des Mines d’Alès, Thierry de Mazancourt, que le secrétaire d’État en charge du numérique était en visite ce jeudi. En vacances à Rousson, Cédric O n’a pas raté l’occasion de venir voir cette vieille connaissance, avec qui il a travaillé chez Safran, l’équipementier aéronautique. L’occasion pour le nouveau président d’Alès Agglo, Christophe Rivenq, de vanter « le potentiel de son territoire, deuxième bassin industriel de la région » et d'essayer de voir « comment l’État pourrait nous accompagner dans nos projets.»
À Alès, un écosystème numérique à développer
La visite éclair du ministre a été dense. Elle a démarré par une rencontre avec des élèves et professeurs de l’école d’ingénieurs. Trois étudiants, Rémi, Lucas et Clément, ont présenté « Popi ». Un robot quadrupède dont l’objet est de faciliter l’accès à la robotique. Comme lui, d’autres robots ont vocation à être étudiés pour permettre aux étudiants d’allier théorie et pratique. Il permettait aussi de combler « l’écart qu’il peut y avoir entre les enseignements existants et les dernières technologies », poursuit Lucas, rappelant que les robots sont voués à prendre de plus en plus d’importance dans le monde du travail, notamment avec les entrepôts de stockage des sociétés Amazon ou encore dans les machines agricoles de plus en plus sophistiquées.
Toutefois l’homme ne sera pas remplacé par la machine. Celle-ci doit être surveillée et même contrôlée par l’humain dans sa tâche. Du coup, les travailleurs ont (et auront) besoin d’être formés. Au-delà des ingénieurs, il existe une palette d’emplois dédiés. Or, Christophe Rivenq reconnaît que « nous avons échoué à créer un IUT (Institut universitaire de technologie) à Alès. » L’intercommunalité a cependant réussi à implanter, il y a 5 ans, l’École régionale du numérique Simplon. Adossé à cette structure, l’Agglo a créé DIGIT’Alès : un « campus » au Myriapôle accueillant par exemple un espace de co-working ainsi qu’une formation sur la cybersécurité, en partenariat avec le CNAM.
Fibre optique : 190 emplois à pouvoir
Les visites terminées, les élus ont passé plusieurs messages au Gouvernement. Le maire d’Alès, Max Roustan, a d’abord rappelé que « nous sommes un territoire un peu isolé. Mais l’on s’est toujours débrouillé en équipant nos entreprises en fibre optique.» Voilà qui est dit. Christophe Rivenq, lui, estime « qu’il faut taper du point sur la table » pour pallier le manque d’équipements liés au numérique : pylônes 4 G ; développement de la fibre optique et même absence de téléphone filaire dans certains territoires cévenols. « Il y a ici une vraie dynamique », martèle celui qui souhaite qu’Alès « soit un territoire d’expérimentation pour la 5 G. »
Attentif, Cédric O sait que « le numérique est devenu structurant. C’est d’ailleurs le premier secteur qui a créé le plus d’emplois en 2019. » Dans le Gard, le Conseil départemental raccorde actuellement les territoires ruraux à la fibre optique : « d’ici 2022, SFR devrait avoir déployé 257 000 prises », rappelle le secrétaire d’État, qui contribue financièrement au plan. Seul problème : « 190 emplois ont été créés dans le Gard mais il en manque encore 190 pour déployer totalement la fibre. » Enfin, sur la question des pylônes 4G : « trois nouveaux poteaux ont été mis en service et 19 sont en attentes. » Clairvoyant, Cédric O conclut en expliquant que « si l'on vous a dit qu’en France, il n’y aurait plus de zones blanches, on vous a menti. Les grands axes et les locaux seront couverts mais on ne pourra pas couvrir tout le pays. »
Coralie Mollaret