BAGNOLS/CÈZE Le Repair café, pour apprendre à réparer plutôt que jeter
Francine est venue avec sa bouilloire. Elle n’a rien de spécial sa bouilloire, mais elle ne fonctionne plus et Francine a « horreur de jeter. »
Alors elle a poussé la porte de la Maison du projet, rue Garidel-Alègre, en face de la boucherie et derrière le stade des Escanaux, où l’association les Petits débrouillards propose chaque troisième mardi du mois un Repair café dans le cadre de la Politique de la ville. Ici, de 9 heures à midi, un animateur de l’association et des bénévoles, quand il y en a, aident à réparer ce qui ne fonctionne plus.
« Le but est d’apprendre aux gens à réparer leur matériel défectueux, explique l’animateur Cyril Poudevigne, animateur scientifique de l’association, en pleine réparation de la bouilloire de Francine. En réparant, on montre comment ça fonctionne pour qu’idéalement les gens puissent le faire chez eux ensuite. » Francine le regarde faire, en espérant que sa bouilloire, « un cadeau de Champion (l’ancienne enseigne de supermarchés, ndlr) il y a très longtemps », soit réparable.
« On arrive à réparer 30 à 40 % de ce qu’on nous apporte », estime Cyril Poudevigne. D’ailleurs, Francine est venue avec un autre appareil, un batteur, « qui est fichu complètement », précise-t-elle. Un axe en plastique a cédé, et vu l’âge de l’appareil, rien à faire. Pendant ce temps, Cyril Poudevigne continue de s’échiner sur la bouilloire de Francine, qui refuse de fonctionner une fois remontée. « Le but est de réparer plutôt que jeter », résume l’animateur, qui peut réparer tant du petit électroménager, que de l’électronique, de la hi-fi et même de la téléphonie. « Je m’appuie sur les bénévoles et sur leurs compétences. J’ai même réparé des petits meubles », ajoute l’animateur.
Un animateur qui, à Bagnols comme à Nîmes, Alès, Pont-Saint-Esprit, Saint-Gilles et Beaucaire, où l’association organise des Repair cafés, reçoit dans ce type d’événements « tout type de public, mais souvent les femmes. » Leur motivation est « souvent plus économique qu’écologique, ça se comprend, mais on fait d’une pierre deux coups », ajoute Cyril Poudevigne. L’association cherche d’ailleurs des bénévoles pour aider. « Il n’y a aucune compétence requise, on apprend sur le tas », précise l’animateur. Le Repair café est ouvert à tous, gratuit et sans inscription. Plus d'informations ici.
Thierry ALLARD