BEAUCAIRE Il a empoisonné et tué ses deux enfants mais ne sera jamais jugé
La décision de la chambre de l'instruction de Nîmes est tombée ce mardi 28 septembre à 14h. Une décision sans surprise car elle valide l'expertise des psychiatres qui estimaient unanimement qu'un père de famille, mis en examen pour le meurtre de ses deux enfants, était irresponsable pénalement. L'avocat de la maman, Maître Rémy Nougier, partie civile dans ce dossier, indique qu'il fait un pourvoi en cassation.
Ce père de famille ne sera donc pas jugé devant la cour d'assises. La cour lui interdit également de vivre dans le Gard et les Bouches-du-Rhône pour une durée de 20 ans. Il est actuellement hospitalisé dans une unité psychiatrique.
La cour d'appel de Nîmes a examiné, le 9 septembre, cette terrible affaire qui a coûté la vie à deux enfants de 4 et 6 ans, en août 2019 à Beaucaire. Elle examinait la responsabilité pénale du père de famille, l'auteur du double assassinat.
« C’est une femme morte de l’intérieur, avec plein de questions et de doutes, a plaidé maître Nougier. Est-ce qu’ils ont souffert ? Ont-ils vu venir la mort ? M’ont-ils appelée ? Est-ce qu’ils ont pleuré ? Quel a été leur dernier mot ? », relaie le pénaliste qui défend la maman dont les deux enfants ont été assassinés par leur père. Cette femme digne, mais en souffrance, arbore un tee-shirt avec la photo de ses deux enfants de 4 et 6 ans, des enfants qui ne vivent plus qu’à travers des clichés et des vidéos qu’elle conserve précieusement sur son portable.
« Que vous vouliez en finir est une chose, mais pourquoi s’en prendre à vos deux enfants ? », interroge le président Teissier. « Je voulais les protéger des maléfices de ma belle-famille », glisse le quadragénaire dans le box. « Au début, c’est moi qui était attaqué, ensuite ça s’est étendu à mes enfants », raconte le père de famille dans une logique qu'il est seul à comprendre.
À l’audience, on en apprend un peu plus sur la surprenante scène de crime. Les enquêteurs ont retrouvé les enfants couchés sur le dos sur des draps bleus. Au-dessus de leurs têtes, ils avaient un santon représentant la Vierge Marie. Des livres ont également été saisis parlant de désenvoutement et de prières.
Une audience bouleversante avec de nombreuses questions en suspens, car à chaque fois qu’un mis en cause ne s’explique pas, les doutes surgissent du côté des victimes, de ceux qui veulent comprendre. Les larmes et le chagrin éternel de cette mère de famille dont les deux enfants ont été empoisonnés et tués à Beaucaire resteront un moment humainement insoutenable.
Boris De la Cruz