ÉDITORIAL Ça ne tourne plus rond sur la planète foot !
Pour paraphraser le prince Hamlet de l'ami Shakespeare, il y a quelque chose de pourri au royaume du foot où le ballon ne tourne plus rond. On passera rapidement sur les scandales à répétition (mise en examen et procès d'un champion du monde français pour des viols en Angleterre, affaire Pogba, envahissements des terrains, jets de projectiles sur les joueurs, etc.) pour s'attarder un peu plus sur la violence qui gangrène depuis déjà trop longtemps le sport le plus populaire de la planète. Derniers épisodes en date, le 1er octobre dernier, en Indonésie, un affrontement entre supporters a dégénéré suite à l'intervention de la police, faisant 125 morts dont 32 enfants et pas moins de 300 blessés. Et comme certains ne tirent aucun enseignement de l'histoire et s'obstinent à la faire bégayer, vendredi 7 octobre, en Argentine, un homme de 57 ans perdait la vie à la suite de bagarres entre des fans de Gimnasia La Plata et la police, lors de la rencontre face à Boca Juniors. Mais quel rapport avec le Gard me direz vous ? Patience, on y vient... Dimanche 2 octobre, au lendemain de la tragédie indonésienne, à Bessèges, le match entre l'équipe senior locale et celle des quartiers Pissevin-Valdegour de Nîmes tournait au vinaigre entre supporters et une vingtaine de gendarmes étaient appelés à la rescousse pour tenter de remettre de l'ordre après des tirs de mortier d'artifice. Bilan de la fricassée de phalanges collégiale : deux blessés dont un avec la mâchoire fracturée. On ferme le ban ? Mais non, pas du tout ! Dimanche 9 octobre, rebelote ! Avec cette fois pour protagonistes devenus antagonistes la section des U15 ans (joueurs de moins de 15 ans) du même club nîmois et leurs hôtes dominicaux de Saint-Victor-la-Coste. Cette fois la séance de bourre-pif n'a pas impliqué les supporters (peu nombreux on imagine !) mais les joueurs, dont un a été transporté à l'hôpital après que l'arbitre a interrompu la rencontre et le pugilat. Même si on ne rêve pas des répercussions pédagogiques que cela pourrait entraîner sur l'ensemble des pratiquants amateurs, on espère désormais que les responsabilités des uns et des autres seront établies et que des sanctions exemplaires seront prises par les instances du football départemental à l'encontre de ceux qui n'ont trouvé que le rectangle vert pour étaler leur trop plein de testostérone à défaut de pouvoir faire la démonstration de leur talent balle au pied. Car si ces rétrécis du bulbe à l'intelligence en jachère aiment le football, définitivement le football ne les aime pas.
Philippe GAVILLET de PENEY