ÉDITORIAL Carole Delga, le dépassement à Gauche comme boussole ?
Près de 2 000 personnes réunies autour de Carole Delga à Bram (Aude) pour les Rencontres de la Gauche ce dimanche. Un succès objectivement, une performance même malgré le contexte politique fragile. Un score qui démontre la capacité de la présidente de la Région Occitanie à rassembler des personnalités de tous horizons derrière elle. Au-delà du discours remarqué devant toute une assemblée, Carole Delga avait, maligne, organisé aussi avec ses équipes, des ateliers sur différents thèmes notamment l’éducation et l'avenir de l'Europe. L'objectif est simple aujourd'hui. Faire un pas de côté vis-à-vis de l'extrême-Gauche et proposer un autre chemin, progressiste, universaliste, qui laisse la place au champs des possibles. L'ancienne ministre qui connaît bien la musique ne se fera dicter aucun calendrier. Désormais, et jusqu'aux prochaines échéances majeures du pays, elle va travailler à un projet commun pour la France. Sans arrogance, sans artifice. Celle qui a posé le doigt sur les maux de l'Occitanie et s'est donnée les moyens d'y remédier, va devoir désormais s'attacher à regarder les problèmes chez ses voisins les plus proches et ceux de l'autre bout de la France. Il lui faudra aussi réussir l'immense défi d'imposer dans les médias et dans l'opinion, les thèmes qui lui tiennent particulièrement à cœur : agir contre les déterminismes sociaux notamment à l’école et accompagner les grandes transformations écologiques. Du côté du monde économique, il lui suffira d'appliquer sa recette gagnante : agir pour renforcer l'énergie entrepreneuriale tout en préservant l'aspiration des travailleurs à une vie plus sereine, moins anxiogène et plus confortable. Enfin, face à l’extrême-Droite et ses avatars, il lui faudra recréer du lien avec les Français. Sans leur mentir. Le challenge posé. Trois principales difficultés s'ouvrent toutefois pour elle. Être dans une posture présidentielle alors que l'on vient du Sud de la France. Ne pas trop délaisser l'Occitanie encore davantage ces prochains mois et années qui s'annoncent particulièrement difficiles. Et le plus défi le plus grand : convaincre sa propre famille politique à Paris qu'elle est la meilleure pour les ramener dans les arcanes du pouvoir. Pour y parvenir, il lui faudra peut-être s'inspirer d'un certain Emmanuel Macron en adoptant le dépassement politique. Cette fois-ci à Gauche.
Abdel Samari