Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 04.10.2022 - abdel-samari - 2 min  - vu 896 fois

ÉDITORIAL Chute de Camaïeu : Gilets jaunes, covid et Internet responsables ?

(Photo Corentin Migoule)

La liquidation de l’enseigne Camaïeu marque un tournant dans l'industrie du prêt-à-porter. Alors que plus de 2 500 salariés se retrouvent au chômage, la question de leur reclassement est sur la table. Comment convaincre le personnel de tourner facilement la page alors qu'ils ont réalisé, pour la plupart, toute leur carrière au sein de la marque ? Les pouvoirs publics vont, bien entendu, mobiliser les services de Pôle emploi pour accompagner les salariés dans leurs démarches, mais la profession a-t-elle la capacité d'absorber autant de personnes d'un coup ? Elle qui, comme Camaïeu, rencontre aussi des difficultés depuis un bon moment. Probablement les conséquences de plusieurs années de galère entre samedi de manifestations des Gilets jaunes et pandémie mondiale avec une fermeture administrative durant de longues semaines. Le remboursement des échéances du prêt garanti par l'État a aussi démarré cette année. Et tout le monde se rend bien compte à présent qu'il ne s'agissait pas d'un don, et encore moins d'argent magique. La cause principale du mal qui ronge de nombreux industriels, notamment le prêt-à-porter, est aussi à trouver du côté de la concurrence extrême et malsaine des plateformes en ligne qui rivalisent d'offres alléchantes pour convaincre le chaland de ne plus sortir de chez lui. Comment expliquer sinon que l'un des leaders de l'habillement féminin ait trébuché aussi radicalement ? Ces marques jouent aussi avec le feu depuis très longtemps. La transformation digitale a tout emporté. Désormais, les points de vente ont peu de stocks, pour finalement inciter les clients à commander en ligne. Fini le service de conseil, d'aide à l'essayage. Vous venez récupérer votre colis en boutique ou directement à la maison, sans rien demander à personne. Reste une note d'espoir. La révolution entreprise par des marques indépendantes qui misent sur les consommateurs pour la création de nouvelles lignes. Et se lancent dans le business de la seconde main. Moins cher, pratique et disponible tout de suite. Mais surtout, éco-responsable. Quand on est au fond du trou, on ne peut que remonter...

Abdel Samari

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