ÉDITORIAL Clubs féminins de Nîmes métropole : le sparadrap du capitaine Haddock pour Franck Proust
Comme un bâton merdeux qui va le poursuivre longtemps. Son sparadrap du capitaine Haddock. L'arrêt des subventions aux clubs sportifs féminins de Nîmes métropole n'a pas fini de faire couler de l'encre. Et Franck Proust dans l'affaire est un peu moins malin que son prédécesseur. Parce que c'est précisément Yvan Lachaud, l'ancien président, qui avait décidé de ces montants. Et s'il y a un fautif à qui s'en prendre, c'est lui. Aujourd'hui pourtant, le héros dans l'histoire, c'est le centriste, qui avait à cœur d'accompagner le sport amateur. Ou d'opérer une belle campagne de clientélisme. Cela dépend de quel point de vue on se place... Dans tous les cas, l'argument utilisé par le républicain pour se justifier en mettant la préfecture au centre de sa décision est pour le moins sacrément hasardeux. Surtout que la préfète n'a même pas bougé le petit doigt dans cette histoire. En matière de stratégie politique ensuite, on a aussi franchement connu mieux. D'abord, parce qu'au vu de la situation économique des prochains mois, ce sont pas les 200 000 euros de budget qui vont mettre à mal l'ambition de désendettement de l'Agglo. Par contre, dans les caisses de ces clubs amateurs, qui ne manquent pas de licenciés (plus de 1 000 au total), les subsides sonnants et trébuchants vont leur permettre de survivre. Et qui sera remercié à la fin ? Franck Proust s'entête donc inutilement. Et va finir par y laisser des plumes. Son opposition, rien de plus normal, est déjà vent debout. Mais aussi certains membres de sa majorité, de moins en moins à l'aise avec le sujet. Et l'on ne parle pas du maire de la ville-centre, Jean-Paul Fournier, qui, depuis le mois de mai dernier, alerte le président nîmois sur le danger de retourner l'opinion contre lui. Reste une solution. Récupérer la compétence "sport" au sein de Nîmes métropole. De nombreux élus y sont prêts mais les conséquences économiques pourraient être bien plus élevées que le budget retiré aux quatre clubs. Alors il ne reste pas beaucoup de marges de manœuvre à l'exécutif de l'Agglomération nîmoise. Peut-être à refaire ses comptes. Et à trouver dans ses tiroirs bien maigres, le montant nécessaire pour satisfaire tout le monde. Comme on dit, il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis...
Abdel Samari