ÉDITORIAL Présidentielle : tous candidats ?
Tout le monde veut prendre sa place ! À en juger par les multiples candidatures à Gauche comme à Droite, la fonction de président de la République n’a jamais été aussi attractive. Dans le Gard, nous sommes bien lotis, question candidats, avec les journées parlementaires de Les Républicains à Nîmes en ce moment. Pensez donc ! on y retrouve Valérie Pécresse, Xavier Bertrand ou encore Michel Barnier, tous se voyant un destin présidentiel. Et ce pour un parti donné perdant dans les sondages quel que soit le candidat, même si on sait ce que valent ces sondages à sept mois de l’échéance. Pendant ce temps, chez les écologistes, une primaire interne voit cinq candidats se disputer la candidature finale à la présidentielle. L’idée - louable - est de n’avoir qu’un candidat écolo sur la ligne de départ. À Droite, on en est loin. La primaire désirée par les uns est descendue par les autres, et nul ne sait aujourd’hui si elle aura lieu. Et quand bien même, Xavier Bertrand a déjà annoncé qu’il serait candidat quoi qu’il arrive !
Si on ajoute à cela l’embouteillage à Gauche avec Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel ou encore Arnaud Montebourg, la candidature possible d’Éric Zemmour qui viendrait grignoter à Droite et à l’extrême-Droite, les traditionnels ''petits partis'' qui utilisent la présidentielle comme une tribune et les deux finalistes de la dernière fois, on pourrait se retrouver avec une quinzaine de candidats sur la ligne de départ en 2022. On peut y voir une gamme large de choix pour les électeurs. On peut aussi y voir l’éclatement de ce qui restait des partis politiques et de leur sens commun face à l’individualisme de candidats se sentant appelés par un destin présidentiel, pour ne pas dire providentiel. Avec pour résultat de brouiller les cartes, de donner une nouvelle fois l’image d’un pays fracturé, où les grandes familles de pensées politiques ne sont pas capables de s’unir à partir du plus petit dénominateur commun. Et avec un gagnant, outre l’abstention : Emmanuel Macron, qui doit se délecter de ce spectacle.
Thierry ALLARD