ÉDITORIAL Sang pour sang : enfin tous égaux pour les dons
Alors que les différentes campagnes de collecte de sang ne rencontrent pas toujours un vif succès et tandis que de nombreux malades survivent grâce à ces dons, à partir de demain, l'orientation sexuelle va disparaître des questions posées avant le prélèvement. Une avancée considérable, salutaire qui va enfin offrir aux homosexuels ou aux bisexuels de ne plus être stigmatisés. Et de bénéficier d'un traitement égalitaire. Un juste retour des choses. Jusqu’ici, ils étaient contraints à une période d’abstinence de quatre mois ou de déclarer l'avoir respectée. Une décision du début des années 1980 quand la Direction générale de la santé (DGS) interdisait aux personnes homosexuelles de donner leur sang dans une période où le Sida inquiétait lourdement. Les autorités sanitaires ont mis beaucoup de temps ensuite pour prendre en considération que les pratiques sexuelles des homosexuels n'étaient pas plus risquées que les autres. D'abord en 2016, en autorisant le don de sang après avoir respecté une période d’abstinence d’au moins un an. Puis en 2019, en ramenant cette obligation à quatre mois. Ce mercredi, tous ces citoyens volontaires pourront donc venir compléter les 1,5 million de donneurs qui chaque jour sauvent des vies. Car c'est bien de vies dont il s'agit. Le sang est vital, il ne peut être remplacé par aucun médicament ou traitement. En cas d’accident avec hémorragie ou en cas de leucémie, le patient a besoin de recevoir du sang. Vite. Une urgence vitale mais également au quotidien en cas de maladies chroniques. Les dons de sang sont utilisés pour des transfusions liées à des maladies du sang ou des cancers. Rappelons que tout le monde, ou presque, peut donner. Il faut avoir entre 18 et 70 ans, peser plus de 50 kg et être déclaré apte après un entretien préliminaire. Par exemple, ne pas être sous antibiotiques depuis au moins deux semaines ou souffrir d’une infection transmissible par le sang, ne pas avoir de fièvre de plus de 38°C depuis au moins deux semaines, ne pas avoir subi d’intervention chirurgicale dans les quatre derniers mois ou de soins dentaires à la suite d’une infection. Ne pas avoir voyagé à l'étranger au risque d'avoir contracté un virus. Un dernier et nouveau critère est ajouté désormais : le donneur devra déclarer ne pas prendre un traitement pour le VIH. Pour le reste, si vous avez tout bon, vous allez pouvoir prêter votre concours. Car le don est un geste anodin la plupart du temps. Mais le besoin, dans l'urgence d'une vie qui ne tient qu'à ça, n'arrive pas qu'aux autres...
Abdel Samari
Pour vérifier votre aptitude au don, vous pouvez vous rendre sur le site de l’ESF et répondre à un questionnaire en ligne ICI. Trouver un lieu de collecte de sang ICI.