Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 09.12.2021 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 4724 fois

EXPRESSO La ville de Nîmes porte un coup de canif à la culture

Le théâtre de Nîmes, place de la Calade (Photo Anthony Maurin).

Le théâtre de Nîmes, place de la Calade (Photo Anthony Maurin)

Dans son prochain budget 2022 examiné le 18 décembre, la municipalité diminuera ses subventions versées au théâtre de Nîmes, à l’école des Beaux-Arts ainsi qu’à Carré d’art. 

C’est une délibération qui risque de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Le 18 décembre en conseil municipal, la Ville prévoit de diminuer sa subvention au théâtre de Nîmes de 250 000 € sur les 3 millions versés d’accoutumée tous les ans. Et ce n’est pas tout : la majorité baissera de 50 000 € celle attribuée à l’école des Beaux-Arts, ainsi que celle dédiée à Carré d’art. Un coup de rabot « exceptionnel », promet la nouvelle adjointe à la Culture, Sophie Roulle : « La Ville diminue ses subventions seulement cette année. Pendant la crise sanitaire, des événements n’ont pas eu lieu, donc des dépenses n’ont pas été engagées. » 

D’après nos informations, la Ville aurait justifié la baisse de la subvention du théâtre de Nîmes en raison « d’une trésorerie excédentaire de 900 000 € ». Joint par nos soins, le directeur de la structure, François Noël, dément ce chiffre : « Ce n’est pas 900 000 €, mais 663 000 € de trésorerie, soit 55 jours d’activité devant nous. Ce n’est pas du tout délirant. » Pour François Noël, cette baisse « aura des conséquences sur la programmation d’automne 2022, c’est certain. On fera avec, mais il ne faut pas que cette décision se pérennise dans le temps, sinon ce sera plus dramatique ».   

Concernant la baisse à l’école des Beaux-Arts, l’une de nos sources, au fait du dossier, explique : « Je ne comprends pas trop. Les cours ont été donnés et les examens passés. Cette diminution de crédit aura un impact sur la pédagogie. » Pour l’élu communiste Vincent Bouget, cette baisse est « un coup de massue. L'école aurait besoin d’une aide supplémentaire pour rénover ses locaux. » Avant de s’interroger : « Est-ce le signe d’une politique culturelle tournée vers l’événementiel ? » Une politique « au profit d’acteurs privés, souvent extérieurs à notre territoire ? Alors que le lien social est abîmé, que les idées de haine et d’exclusion ont le vent en poupe, comment accepter de fragiliser la culture ? » Réponse le 18 décembre. 

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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