FAIT DU JOUR Deux Gardois signent un fan-film sur l'univers Harry Potter
Cela fait 10 ans que le huitième et dernier volet de l'épopée Harry Potter est sorti dans les salles obscures. Mais les aventures du sorcier à lunettes continuent de séduire à travers les générations et demeure un véritable phénomène de société. Depuis le 19 février, la publication sur YouTube de la bande annonce d'un fan-film dérivé de la saga affole la toile. La vidéo de 2'29 a été visionnée plus de 575 000 fois.
Ce fan-film, il sortira le 19 mai gratuitement sur YouTube. Et ce sont deux Gardois qui ont co-écrit le scénario : Joris Faucon-Grimaud, un garçon originaire de Bagnols/Cèze et dont la famille vit à Pont-Saint-Esprit mais qui habite désormais la capitale, et Thomas Rokita, lui aussi né à Bagnols et aujourd'hui employé à la mairie d'Avignon. "Tout est parti d'un délire il y a quatre ans, lors d'une soirée du nouvel an, avec des amis du lycée où on a parlé de ce projet et on a eu envie de se lancer", se remémore Joris Faucon-Grimaud.
Fan de la première heure, le Bagnolais de 27 ans se rappelle encore d'avoir découvert les deux premiers films au cinéma Le Casino, alors qu'il était en CE1-CE2. La passion pour la fiction imaginée par l'auteure britannique J.K. Rowling ne l'a jamais vraiment quitté. À peine terminée sa licence audiovisuel à l'université de Montpellier que le jeune réalisateur se lance déjà dans un premier projet de taille : créer un moyen-métrage sur les origines de Voldemort, le Seigneur des ténèbres qui a bien failli faire basculer le monde des sorciers dans le chaos sans la lutte acharnée d'Harry Potter et ses alliés.
Les véritables personnages de la saga
Ce film, il s'appelle "The house of Gaunt : Lord Voldemort origins" (littéralement "La Maison de Gaunt : les origines de Lord Voldemort"). On y découvrira comment "celui dont on ne doit pas prononcer le nom" a réuni des partisans et des serviteurs jusqu'à son apogée.
Que les fans de la saga se rassurent, on retrouve dedans tous les ingrédients de la saga. Une musique se rapprochant de la partition de John Williams, les aurores, le ministère de la Magie, les créatures magiques et le célèbre sortilège impardonnable aux étincelles vertes "Avada Kedavra". "On retrouvera des personnages des livres mais on garde la surprise", lance le co-réalisateur bagnolais.
Mais la particularité du fan-film est qu'il doit être fait à but non-lucratif avec des équipes bénévoles. Et la diffusion doit être gratuite. "C'est la seule manière de faire mais ça peut faire une bonne carte de visite en tant que réalisateur", atteste Joris Faucon-Grimaud. Ce dernier a mis un an rien qu'à trouver son équipe technique, prête à relever le défi sans contrepartie financière. Une année encore a été consacrée à la recherche d'acteurs. "Il y avait à la fois des étudiants et des gens plus expérimentés, adepte d'Harry Potter ou moins. La dynamique était très intéressante", poursuit-il.
Essentiellement tourné en région parisienne
Environ 150 personnes, techniciens et acteurs confondus, ont participé aux 12 jours de tournage qui se sont étalés sur près de trois ans. "On a douze personnages, mais il y a une journée où on avait 70 figurants", compte le co-réalisateur. La plupart des scènes ont été tournées en région Île-de-France, au château de Fontainebleau, dans la forêt de Rambouillet, dans la ville de Senlisse ou encore en studio. Près d'un an et demi de travail en post-production a été nécessaire pour ficeler le projet final.
Mais le matériel, la régie, les décors, les effets visuels, etc., tout ça a un prix. D'autant que le moyen-métrage compte pas moins de 200 plans à effets spéciaux. Au total 50 000 € ont été récoltés grâce à trois financements participatifs et plus de 1 500 généreux donateurs. Force est de constater que le public moldu est encore partant pour replonger dans la magie de cet univers fantastique.
Et les amateurs du Gard rhodanien pourraient bien découvrir le film avant tout le monde puisque Joris Faucon-Grimaud prévoit une projection en avant-première au cinéma Le Casino de Bagnols. Enfin, si le contexte le permet car pour l'instant, on n'a pas encore trouvé de solution pour conjurer le mauvais sort de cette pandémie.
Marie Meunier