FAIT DU JOUR En Marche presse le pas
Le mouvement emmené par l’ancien ministre de l’Economie Emmanuel Macron a tenu sa première réunion publique hier soir à Bagnols, fief de son référent départemental Jérôme Talon.
Une bonne cinquantaine de personnes avaient répondu présent, de quoi remplir la petite salle D du centre culturel Léo-Lagrange, qui a remplacé l’encore plus petite salle de l’hôtel Mallet initialement prévue.
« Il y a une vraie dynamique »
Au premier rang, l’ancien président de la CCI de Nîmes et ancien élu de l’équipe Fournier Henry Douais, venu « découvrir avec grand plaisir » le mouvement. Derrière, l’ancien candidat Front de Gauche aux dernières départementales à Bagnols Mourad Abadli, qui a candidaté pour une investiture du mouvement aux législatives. Quelques sièges plus à droite, un des membres du Parti radical de gauche Michel Valentin. Et tout au fond de la salle, discret derrière un pilier, le maire PS de Bagnols et président de l’agglo du Gard Rhodanien Jean-Christian Rey, qui a officiellement fait part de son soutien à En Marche cette semaine.
Un hétéroclite aréopage venu se faire présenter le mouvement qui veut proposer « une nouvelle façon de gérer le pays et de faire de la politique, les partis ont leur rôle, mais il faut une nouvelle façon de voir les choses », explique le référent départemental, par ailleurs (toujours ?) membre du Parti socialiste.
Et pas question de comparer En Marche à un vieux parti : « on a une particularité, on se veut un mouvement très horizontal », lance Jérôme Talon, en opposition avec les partis traditionnels qui sont, on l’aura compris, « très verticalisés. » Pour autant, le référent prend le soin de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain en ajoutant immédiatement que lesdits partis ont pu prendre « des bonnes mesures aussi. » Si le titre du livre d’Emmanuel Macron est Révolution, pas question pour autant de faire rouler des têtes.
De fait, cette organisation plus horizontale attirerait, et pas qu’un peu : « on a 171 000 adhérents, il y a une vraie dynamique, au lancement en avril on en avait 15 000 » claironne Jérôme Talon. Dans le lot, un peu de tout : « énormément de déçus du fonctionnement d’un parti, d’autres qui n’avaient plus envie de voter, d’autres qui ont toujours voté et dont la dynamique d’En Marche a donné envie de fonctionner différemment. »
Différemment, ça veut aussi dire d’être aimable. C’est important, et c’est dans la charte de valeurs du mouvement, que chaque impétrant doit signer : « il y a un principe de bienveillance et d’échange d’idées, pas d’affrontement », développe Jérôme Talon, le but étant de dégager un consensus. Pour ce faire, les différents comités locaux sont chargés d’animer des ateliers et des réunions, « plus de 7 800 sur le territoire », dixit Jérôme Talon. Dans le Gard, le mouvement compte 1 484 membres, ou plutôt 1 491, la diapositive n’ayant pas été actualisée durant les dernières heures, dont 155 pour le seul Gard rhodanien. Autant de marcheurs qui passent maintenant « en phase très active ».
« Pas un catalogue de mesures, mais des objectifs »
Mais assez de chiffres pour le moment. Place à l’économie numérique, un des sujets fétiches du candidat à la présidentielle, qui ne perdait pas une occasion en tant que ministre de l’Economie de s’afficher aux côtés des acteurs du secteur. Pour aborder le sujet localement, le PDG de l’entreprise Nexway et de l’association GarDigital Gilles Ridel, venu « à titre personnel. » L’homme déroulera un exposé plutôt convenu sur la transformation numérique dans les entreprises qu’une large partie du public, bien dans le thème, a passé le nez sur son smartphone. Revenant sur la politique, Gilles Ridel plaidera pour un allègement des charges, la création d’un ministère de l’Economie numérique et qualifiera celui qu’il appelle uniquement « Emmanuel » d’« homme moderne, avec une vision. »
Et un programme ? « A la première quinzaine de mars Emmanuel Macron présentera un programme, qui ne sera pas un catalogue de mesures, mais des objectifs », précisera Jérôme Talon, avant de présenter la plateforme créée par les Jeunes avec Macron, « Vision Macron », compilant « beaucoup de généralités, mais une vision, une envie de faire évoluer les choses dans chacun des domaines. »
L’animateur du comité le Bagnolais Anthony Cellier insistera pour sa part sur la « dynamique vers le haut qui fait du bien dans tout cet univers anxiogène du quotidien, avec des gens qui ont envie que ça bouge. » En un peu plus d’une heure de réunion publique, le compteur avait bougé, culminant à 1 493 adhérents dans le Gard.
Thierry ALLARD