FAIT DU JOUR Jean-Marc Roubaud : « le Grand Avignon peut réussir sans Avignon »
Habituellement, l’élu Les Républicains se présente avec la maire socialiste d’Avignon, sa première vice-présidente, Cécile Helle. Pas cette année. Mais qu’à cela ne tienne : le Villeneuvois s’était entouré de la plupart de ses vice-présidents. L’occasion de faire passer un message : même en l’absence d’Avignon, le président n’est pas seul.
Ambiance
Évacuons donc la question des relations, toujours tendues pour ne pas dire conflictuelles, du président avec la ville-centre. La conférence de presse annuelle permet de prendre la température sur ce point. Et cette année, elle est glaciale : « j’ai une grande volonté de rassemblement. J’y mets beaucoup d’énergie, alors l’absence de Cécile Helle ce matin je la regrette. La politique de la chaise vide n’est jamais une bonne politique », a ainsi affirmé Jean-Marc Roubaud. Se qualifiant ensuite de « TGV lancé », le président lancera une phrase assassine : « j’ai longtemps pensé qu’Avignon ne pourrait pas réussir sans le Grand Avignon ni le Grand Avignon sans Avignon. Je me suis trompé : le Grand Avignon peut réussir sans Avignon. » Voilà qui a le mérite d’être clair vis-à-vis de sa vice-présidente.
Quant à savoir si ces relations conflictuelles risquent de ralentir les dossiers, comme celui de la constitution de la société publique locale (SPL) chargée de gérer le nouveau quartier Confluence, Jean-Marc Roubaud se veut tout aussi clair. « Sur la SPL on n’a pas d’accord avec la ville, mais j’ai une solution : le Grand Avignon est propriétaire des terrains, il peut les céder et démarrer les opérations », affirme le président, alors que l’étude urbanistique est terminée et que les premiers permis de construire sont en instruction.
« Nous sommes aux portes de la réussite »
Bref, pour Jean-Marc Roubaud, la question des relations entre l’Agglo et la ville centre est un non-sujet. Lui préfère insister sur les bonnes nouvelles : « nous sommes en train de réussir le pari que nous nous étions fixé. Nous sommes aux portes de la réussite », lance-t-il. Pour le prouver, Jean-Marc Roubaud souligne le fait que sur la priorité du mandat, le développement économique, les indicateurs sont au vert : « en 2016, le Grand Avignon a créé 10 000 emplois. En 2017, c’est 14 600 emplois et ce n’est pas le fruit du hasard. Nous sommes passés devant Cannes et nous sommes pratiquement à égalité avec Toulon. » Comparaison n’est certes pas raison, mais le président poursuivra en se félicitant de ce que le Grand Avignon est 9ème au classement national des territoires « où il fait bon entreprendre » dressé par le magazine l’Express, « devant Nice. »
Une réussite revendiquée que Jean-Marc Roubaud met sur le compte du collectif : « le préalable était de fédérer les acteurs économiques, on l’a fait avec Avignon Avenir Ambition », puis à plus grande échelle avec l’association Grande Provence, qu’il préside. Revenant au bilan, le président s’est félicité de l’ouverture de la plateforme Technicité, « une réussite quasiment pleinement occupée », de l’implantation de RTE à la pépinière Pégase ou encore de l’accueil d’un forum international du nucléaire. Sans oublier les « plus de 700 entrepreneurs pour les Rencontres de l’attractivité. »
Au rayon projets, le président a cité notamment la ZAC du Plan à Entraigues et l’extension de 16,5 hectares de la zone de l’Aspre à Roquemaure, pour laquelle les travaux vont démarrer. Le tout démontrant, selon lui, que « rassembler les énergies positives du territoire est la clé de voûte de la réussite, alors que les petites musiques individuelles sont sources d’échec. » À bon entendeur.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
Et aussi :
Sur les transports : le Grand Avignon a investi 400 000 euros dans la création du Chemin des canaux, à Avignon, et poursuit les travaux du tramway, qui doivent durer jusqu’à la fin de l’année. Ceux pour les deux lignes de bus à haute fréquence ont commencé. La construction d’une deuxième ligne de tramway entre l’île Piot et l’université a également été votée cette année, et de nouveaux parkings relais, dont un aux Angles, vont être réalisés.
Sur le développement durable : Jean-Marc Roubaud a évoqué le lancement de la rénovation des deux réservoirs d’eau de Villeneuve et Pujaut, ainsi que la délégation de service public (DSP) pour l’eau et l’assainissement « choisie pour avoir une eau la moins chère possible et un service rendu le meilleur possible. » Tant pis pour les opposants à la DSP comme le Collectif de l’eau du Grand Avignon, qui seront en revanche ravis d’apprendre que « nous avons eu 6,7 millions d’euros de subventions de l’Agence de l’eau pour rénover les réseaux, explique le président. Certains nous ont reproché la vétusté des réseaux. Nous sommes mobilisés sur ce dossier. » Par ailleurs, Jean-Marc Roubaud a annoncé la construction de cinq nouvelles déchetteries et d’une ressourcerie.
Sur la culture : les ateliers de l’opéra, en Courtine, ont été livrés, et l’opéra transféré le temps des travaux aussi en Courtine, et « nous avons accueilli 16 500 scolaires à l’opéra et à l’Autre Scène de Vedène », précise Jean-Marc Roubaud.
Sur la Liaison est-ouest : elle a beau être à Avignon, c’est une véritable Arlésienne. Les nouvelles de la Liaison est-ouest (LEO) « ne sont pas mauvaises », affirme Jean-Marc Roubaud avec un art consommé de la litote. Du moins celles de « la tranche 1 de la tranche 2 (sic) », comprendre le barreau sensé délester la rocade avignonnaise. « Aujourd’hui le gouvernement s’inscrit dans un certain pragmatisme. Je suis sûr que la décision finale ira dans notre sens », affirme le président de l’Agglo, avant d’ajouter que ce barreau « ne suffirait pas. »