FAIT DU JOUR La délinquance globalement en baisse et des stratégies pour que ça continue
Réunis autour de l’adjoint à la sécurité de la ville de Nîmes Richard Tibérino, du Préfet du Gard Didier Lauga et de la Procureure de la République Laure Beccuau, les acteurs de la sécurité de la ville et du Gard se sont retrouvés pour dresser le bilan de l’année écoulée et présenter les grandes lignes de la nouvelle stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance pour les années 2017-2020.
Pour établir une stratégie, il faut des stratèges. En matière de sécurité, ils s’appellent Richard Tibérino, Laure Beccuau et Didier Lauga. De leur expérience du terrain et sur les conseils des autorités judiciaires, des forces de l’ordre, des associations (…), ils ont élaboré un plan divisé en 3 axes et 28 actions.
Mais avant de le décliner, ils sont revenus sur le bilan de la Police Nationale qui, en 2015, a connu une hausse de la délinquance de 6,81% atténuée par une baisse de 7% sur les huit premiers mois de l’année 2016. Dans le détail, l’an dernier la délinquance de proximité était de 45% dans le Gard et 47% sur Nîmes et elle est aujourd’hui de 39% dans ces deux zones avec une baisse notable des atteintes aux personnes et aux biens.
Une « spécificité gardoise » : la forte délinquance des mineurs
La Procureure Laure Beccuau a noté une baisse des procédures « mais elles ont un aspect plus qualitatif », précise-t-elle. En clair, la réponse pénale est en hausse alors que le nombre de procédures est en baisse. Elle regrette toutefois une « spécificité gardoise » : le fort taux de délinquance des mineurs et rappelle que « le répressif n’est pas tout » en s’appuyant sur un chiffre : 50% des réponses pénales sont des mesures alternatives comme la médiation par exemple.
Cette hausse de la délinquance des mineurs va être confortée par l’intervention du directeur académique des services de l’éducation nationale, Christian Patoz. L’homme révèle que les incidents dans les collèges et lycées ont augmenté significativement. 196 faits en 2015-2016 contre 156 l’année d'avant, soit une hausse de 26%. Pour l’essentiel, ce sont des atteintes aux personnes comme des coups et blessures. Mais le directeur académique ajoute un dernier élément peu rassurant : « La violence touche aussi les écoles primaires. On a détecté des cas de violences sexuelles entre enfants à l’école maternelle ! »
10% des interpellations grâce à la vidéosurveillance
Pour la ville de Nîmes, qui consacre 8% de son budget à la sécurité de ses concitoyens (contre 1,5% en 2001), Richard Tibérino revient sur l’année 2015 : 258 individus ont été interpellés, 85 759 contraventions dressées, 301 procès verbaux contre les épiceries de nuit et 415 verbalisations envers les prostituées. La vidéosurveillance, elle, ne cesse d’augmenter avec 276 caméras fin 2015 et 292 aujourd’hui. Grâce aux caméras, 523 individus ont été arrêtés soit 10% des interpellations. La délinquance générale baisse incontestablement si l’on se fie au taux de criminalité qui était de 134 pour 1000 en 2001 et de 93,44 pour 1000 en 2015.
Le combat continue
Cette tendance à la baisse, les principaux acteurs entendent la maintenir et même, dans la mesure du possible, l’accélérer. Pour cela, ils ont établit une stratégie qui s’étalera sur les années 2017-2020. 28 actions sont prévues avec trois axes majeurs : le développement de la prévention en faveur des mineurs et des jeunes majeurs ; la lutte contre les violences faites aux femmes et le développement de l’aide aux victimes ; et le renforcement de la tranquillité publique. Parmi les 28 actions, on trouve le développement du rappel à l’ordre, le développement des mesures de réparation pour les mineurs, le développement de la vidéosurveillance et de la police municipale (six nouveaux agents d’ici la fin de l’année et dix supplémentaires en 2017), la sécurisation des médecins dans les quartiers sensibles, la sécurisation des commerces et des transports en commun et la lutte contre les ventes à la sauvette, les constructions illégales et la vente illicite de tabac.
Tony Duret