Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 11.01.2017 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 401 fois

FAIT DU JOUR La montée en puissance de Nîmes Métropole

Avec l’intégration des 12 communes de Leins Gardonnenque, Nîmes Métropole compte désormais 104 élus, issus de 39 communes, regroupant 260 000 habitants. Photo : CM.

L’intégration des 12 communes de Leins Gardonnenque à Nîmes Métropole remet en perspective l’essor de l'Agglomération. Une montée en puissance qui ne plaît pas à tous les édiles.

Certains, comme le président UDI Yvan Lachaud, diront que c’est « le sens de l’histoire ». En 15 ans, les communautés de communes ont connu un véritable essor. Aux compétences transport et développement économique dont disposait Nîmes Métropole à sa création en 2002, se sont ajoutés : la gestion de l’eau, de l’assainissement, des déchets ménagers, du pluvial… Une longue liste à laquelle le législateur a adjoint en 2015 le tourisme et les zones d'activité économique. Si les administrés n’en mesurent pas tous la portée, Nîmes Métropole est entrée dans leur quotidien.

Élu en 2014 sur l'autel des négociations politiques, Yvan Lachaud a pris conscience de l'importance de l'Agglo. Et il n'est pas le seul. Dans les couloirs de la mairie, certains Républicains regrettent de lui avoir cédé le Colisée... Sous le feu des projecteurs, Nîmes Métropole est à l'initiative de grands projets : la zone d'activité économique autour de la gare TGV de Manduel ou la ligne Est/Ouest du TCSP. Cette année, l'Agglo débute les premières opérations de renouvellement urbain, intégrées au Contrat de ville qu'elle pilote. À Nîmes, l’ANRU 2 se chiffre à 400 M.

Lundi soir, l’intégration des douze communes de Leins Gardonnenque a remis en perspective l'élan communautaire. S’il souhaitait conserver sa communauté de communes, l'édile de Saint-Mamert Jean-Rémy Solana reconnaît « qu’il n’y a pas que des désavantages » : « Nîmes Métropole peut nous aider à monter des dossiers grâce à son expertise technique et administrative. Les compétences mutualisées peuvent aussi nous permettre de bénéficier d'une politique des transports plus ambitieuse. Nous soumettrons également nos projets pour bénéficier des fonds de concours ».

Vers un PLU intercommunal ? 

Forte de ses 39 communes et de ses 260 000 habitants, Nîmes Métropole peut à présent muer en communauté urbaine*. « Si on y arrive, cela représente une aide de l'Etat de 4 à 5 M. Pouvons-nous refuser ceci ? », avait lancé Yvan Lachaud à l'occasion de ses voeux 2015. Deus ans plus tard, ses souhaits n'ont pas vraiment changé. Jusqu'à fin mars*, le législateur a demandé aux maires de débattre de la pertinence de prendre la compétence du PLUi (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal). Un document urbanistique qui aménage le territoire communautaire pour les quinze prochaines années.

À travers la mise en place de plusieurs réunions, l'Agglo organise le débat. Certains maires voient dans le PLUi une aide financière et technique précieuse. D'autres s'intéressent au renforcement du projet communautaire que cet outil pourrait engendrer. « Nous, nous sommes contre ! », lance le premier adjoint LR de Nîmes, Franck Proust, « si ça continue, les maires ne serviront plus qu’à déposer des gerbes ! ». Une réflexion partagée par le maire PCF de Dommessargues, Bernard Clément qui va plus loin : « Ces grands ensembles entraînent une perte de proximité avec nos administrés et de représentativité de nos territoires* ».

Ces élus souhaitent rester maître de leur urbanisme : « Pour l'instant, ça se passe bien avec Yvan Lachaud, mais nous craignons pour l'avenir », anticipe le Nîmois. Le discours rassurant de la Communauté urbaine de Perpignan, invitée vendredi à la conférence des maires, ne l'a pas convaincu : « Même s’il existe des mesures pour préserver le pouvoir du maire, ces dernières n’ont aucune valeur juridique ». Reste à savoir si Franck Proust, président de Nîmes Métropole, aurait tenu le même discours... 

Coralie Mollaret

*Le passage en communauté urbaine nécessite l'approbation de la ville centre, en l'occurence Nîmes. 

*Pour que la compétence soit rejetée, 25% des maires représentant au moins 20% de la population doivent s’y opposer. 

*Dans l'ex-communauté de communes de Leins Gardonnenque chaque commune disposait de deux élus. Elles n'en ont plus qu'un à Nîmes Métropole. 

Coralie Mollaret

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