FAIT DU JOUR Le Nîmes Olympique assure et rassure au Matmut Atlantique
Avec le point du match nul et les trois nouveaux buts inscrits à Bordeaux, le Nîmes Olympique affiche des qualités indispensables pour se maintenir en Ligue 1. Pour leur retour en ligue 1, les Crocos présentent un visage offensif et une générosité qui séduit tous les observateurs même s'ils détonent avec la norme en vigueur un peu partout ailleurs.
« Si vous allez au stade pour vous emmerder, ce n’est pas mon cas. Si vous voulez des 0-0, c’est votre problème ! » C’est sur le ton de l’humour que Bernard Blaquart a répondu dimanche soir à un journaliste qui l’interrogeait sur le coté spectaculaire de son équipe. Et il faut bien avouer que l’on ne s’ennuie pas à suivre cette équipe. Que ce soit en L2 ou en L1 la philosophie reste la même. L’attaque, l’attaque et encore l’attaque !
Résultat, avec sept buts, le Nîmes Olympique partage désormais avec le PSG la meilleure attaque de Ligue 1 à l’extérieur. Pas mal pour un promu. Les buts pleuvent quand les Crocos sont sur le terrain. Malheureusement, s’ils s’en marquent beaucoup, ils en encaissent aussi autant. En trois déplacements les coéquipiers de Renaud Ripart ont marqué quatre buts à Angers et trois à Bordeaux, Toulouse étant la seule équipe à avoir accueilli les Crocos, sans prendre de but.
Le voyage en Gironde est riche d’enseignement. Car, entre le match complètement hors-norme contre le SCO et le décevant résultat au stadium du TFC, il était difficile de juger les Nîmois. Et puis, étaient-ils capable de hausser leur niveau de jeu dans un cadre moins sexy que face à l’OM et Paris. La réponse est oui car ce dimache l’opposition Girondine n’avait rien d'emballante.
Un stade à moitié vide (ou à moitié plein, c'est selon...) et un adversaire moribond. Les Nîmois ont répondu présents dans un contexte qui ressemble à ce qu’ils vont rencontrer plusieurs fois dans la saison. Vu le résultat, c’est plutôt encourageant. Les Crocos prouvent qu’ils ont leur place dans ce championnat et que d'y rester n'est pas une simple vue de l'esprit d'un intellect dérangé ni de la science-fiction. Les Nîmois ont encore prouvé ce soir qu'ils ont leur place à ce niveau. Tant et si bien que ce bon point laissait quand même des regrets à l’entraîneur Nîmois : « on se sentait plus près de le gagner que de perdre.»
L’autre interrogation de l’après-midi concernait les absences de Teji Savanier et Mustapha Diallo. Le premier était suspendu (5 matches) et le second blessé (indisponibilité indéterminée). En considérant l’importance de ces deux éléments, il était tout à fait légitime de s’inquiéter. D’autant que leurs remplaçants ne possèdent pas la même expérience. Antonin Bobichon n’avait joué que 24 matches de ligue 2 dont 12 en tant que titulaire avant cette saison.
Nîmes a peut être trouvé son duo d’attaquant
À Bordeaux, il débutait une rencontre de L1 pour la première fois. « Je ne suis pas de nature à stresser. Avec Théo on est proche sur le terrain et dans le vie ». Quant à Théo Valls, même s’il est plus aguerri aux joutes de la ligue 2, il n’a fêté ce soir que sa seconde titularisation dans l’élite. Sur le papier cela faisait un peu léger. Et pourtant les deux joueurs formés au club ont dignement relevé le challenge. Bobichon, déjà buteur contre le Paris-Saint-Germain, a marqué un superbe coup-franc et il a pris activement part à la récupération et la distribution du jeu.
Théo Valls a lui aussi rassuré les plus inquiets. Le duo a de forte de chance de se retrouver à nouveau associé. Surtout si la cheville de Diallo donne encore des signes de faiblesse. Et puis, le secteur offensif à cette fois répondu présent. Y compris Baptiste Guillaume, dont de travail ingrat de peser sur les défenses ne lui avait pas encore permis de marquer. C’est désormais chose faite, et quand on sait l'importance pour la confiance d'un attaquant de débloquer son compteur but...
Tout aussi capitale la renaissance d’Umut Bozok, flamboyant en L2 la saison dernière et qui restait muet au plus haut niveau français. Titulaire contre Angers et Marseille, il n’avait joué que 13 minutes sur les deux derniers matches. C’est trois fois moins que Clément Depres sur les matches contre Toulouse et Paris. Mais l’ancien attaquant de Marseille-Consolat s’est réveillé en Gironde. Une passe décisive pour Guillaume et le but du 3-3. À Bordeaux, Nîmes a peut être trouvé son duo d’attaquant.
Enfin, les Crocos ont confirmé qu’ils étaient très à l’aise dans ce système en 4-4-2 qu’il connaissent si bien et qui s’accorde parfaitement avec leur mentalité offensive. Au Mamut Atlantique les Nîmois ont assuré et prouvé qu’ils pouvaient voyager. De bon augure pour la suite, sans conteste.
Norman Jardin