Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 07.07.2021 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 471 fois

FAIT DU JOUR Nîmes métropole : comment manger plus sainement et durablement ?

Lors d'un atelier participation organisé à Nîmes métropole (Photo : Coralie Mollaret)

La crise sanitaire nous a poussé à revoir notre manière de consommer. L’Agglo de Nîmes métropole travaille actuellement à l’élaboration d’un PAT (pacte alimentaire territorial) pour manger plus sainement et durablement. 

Confinés à la maison, beaucoup d'entre nous ont réfléchi à leur manière de consommer. Souvenez-vous à Mons, la famille Lubat-Pierre (lire l'édition de notre magasine de janvier 2021) a appris, à la faveur d’une balade dans un rayon de 10 km autour de son domicile, qu’un éleveur de vaches de Saint-Privat était obligé de jeter sa production laitière en raison d’une baisse de commandes. Les Lubat-Pierre ont alors décidé de récupérer le lait et de se mettre à cuisiner. « Ça a été un retour aux vrais valeurs, témoignait la maman, Alexandra. Cette période a changé notre manière de voir la vie. À nous de conserver les bienfaits de cette expérience » et ce, même après le retour à la vie dite "normale". 

143 hectares de terres artificialisées par an

Pour essayer de garder ces bonnes habitudes, l’Agglo de Nîmes métropole et son président, Franck Proust, élaborent actuellement un PAT (Pacte alimentaire territorial). Le dossier a été confié à la vice-présidente et maire de Redessan, Fabienne Richard. Sa mission : « Mettre tous les acteurs de l’alimentation autour de la table pour permettre aux habitants de Nîmes métropole de manger sainement et durablement. » Actuellement, la phase de diagnostic est enclenchée. Force est de constater que l'offre en produits locaux s'amenuise. Depuis 1970 le nombre d'exploitations agricoles a chuté de 65%, selon les services de l'Agglo. 

La zone d'activité autour de la gare de Manduel a occasionné l'achat de plusieurs dizaines d'hectares de terres agricoles (Photo : droits réservés)

Du coup, les actifs du secteur ne sont plus qu'au nombre de 3 130, soit 3,9% des actifs de l’Agglo nîmoise. Chaque année, 143 hectares de terres sont artificialisées, notamment pour répondre aux besoins de construction de zones d’activité économique ou de logements. « Aujourd’hui il y a un gros problèmes de foncier qui n’est pas stabilisé avec des baux précaires », relève Anne Lordet de l’association Solidarité paysanne. En charge du développement économique, l’Agglo doit aussi réfléchir dans son PAT à la sécurisation des professionnels agricoles. 

Des professionnels qui entretiennent nos paysages, rendant attractif notre cadre de vie. Des Cévennes à la Petite Camargue, le Gard est une vraie invitation au voyage. Toutefois, une autre menace plane : les aléas climatiques. En avril, l’épisode de gel a été dévastateur pour la viticulture et l’arboriculture. Les pouvoirs publics devront participer à la création de meilleurs systèmes d'indemnisation mais aussi à l'élaboration de nouveaux plans pour la protection de la ressource en eau. 

Et dans les villes ?

Une fois l’offre produite, encore faut-il la diffuser. « Ce n’est pas toujours évident. Il y a un manque d’information et de partage de connaissance », souligne-t-on dans l’équipe de Nîmes métropole. Plusieurs initiatives ont été créées, participant à la lisibilité des producteurs locaux comme la Halte paysanne de Saint-Dionisy ou le Mas des agriculteurs à Nîmes. À Marguerittes, la Biocoop travaille avec 180 producteurs contre 60 lors du lancement de la boutique en 2017. L’une des responsables, Évelyne, tient aussi à sensibiliser ses clients : « Une année, nous avons offert 230 arbres fruitiers à nos clients. » Une action qui a du sens.

La file d'attente de la Halte paysanne (Photo Corentin Corger)

Une fois l’offre des producteurs sécurisée et la visibilité assurée, encore faut-il que la demande soit au rendez-vous. Pour ce faire, plusieurs associations, comme le Vaisseau 3008 à Nîmes, militent pour la création de jardins urbains ainsi que la végétalisation des espaces publics. Outre l’îlot de fraîcheur que ces végétaux apportent en pleine canicule, ces jardins partagés permettent de renouer avec le travail de la terre, à la base de notre alimentation. Cette démarche ne peut toutefois se faire qu’en partenariat avec les mairies et collectivités locales (conseil départemental, régional...).

À Bezouce par exemple, les bacs à fleurs ont été remplacés par des herbes aromatiques. Pour sensibiliser la population, certaines communes se sont aussi tournées vers les jeunes. À Manduel, le centre social a mis en place des jardins où une soixantaine d’enfants vient travailler la terre. « Ils ramènent aussi leurs parents et  grands-parents. Cela permet de changer les habitudes de toute une famille et de favoriser le lien entre les générations », commente Dominique du centre social. L’alimentation étant un partage, de la terre à l’assiette.

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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