Qui a dit que le Gard et l'Hérault étaient rivaux ? La récente fusion entre les caves de Saint-Maurice-de-Cazevieille et Castelbarry, à Montpeyroux dans le département voisin, prouve le contraire. Ensemble, elles ont donné naissance à la cave coopérative intitulée « Piémont Causses & Cévennes », qui entend devenir un acteur majeur et vise grand. Le tout dans un contexte viticole où les fusions se multiplient en réponse à une situation économique particulièrement difficile.

L'union fait la force

À première vue, la fusion entre ces deux caves peut paraître étonnante, mais elle s’inscrit dans une logique de mutualisation des ressources pour répondre aux défis du marché. Avant la fusion, la cave de Saint-Maurice-de-Cazevieille produisait environ 700 000 bouteilles par an. En combinant leurs forces avec celles de Castelbarry, cette production a largement dépassé le million de bouteilles, une étape importante pour rester compétitif. « Nous nous connaissions déjà bien entre la cave de Castelbarry et la nôtre. Nous partagions la même vision pour l’avenir de nos vignobles. En fusionnant, nous avons élargi notre gamme de vins tout en augmentant notre capacité de production. Atteindre plus d’un million de bouteilles par an était un cap essentiel », explique Romain Rigon, président de la coopérative.

Cette fusion a également permis de résoudre des problèmes logistiques majeurs. La cave de Saint-Maurice-de-Cazevieille, avec ses installations vieillissantes, n’était pas équipée des normes modernes telles que la climatisation et le chauffage nécessaires pour un stockage optimal. En revanche, Castelbarry, créée en 1950 sous le nom de « cave coopérative de Montpeyroux », disposait d’infrastructures modernes parfaitement, plus adaptées aux exigences actuelles. La centralisation du stockage dans ces nouvelles installations, idéalement situées près de l’autoroute, facilite désormais inévitablement le transport des produits et garantit de fait des conditions de conservation idéales. Au-delà de ces aspects, cette synergie entre les deux caves permet également de proposer une large gamme de vins allant du Haut-Languedoc aux Cévennes, avec les IGP Cévennes, IGP Saint-Guilhem-le-Désert, IGP d’Oc, AOP Languedoc, AOP Terrasses du Larzac et AOP Montpeyroux. La gamme offre ainsi 15 % de vins blancs, 40 % de rosés et 45 % de rouges.

Pour une démarche durable en tous points

Depuis 2014, la cave de Saint-Maurice comme elle se nommait jadis, s’engage dans une démarche de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Elle a reçu la certification ISO 26000 avec le label « Vignerons Engagés », qui souligne son engagement en faveur de l’économie locale, de l’environnement et du social, les critères pour l'obtenir. 

La visite d'entreprise organisée ce vendredi, a permis à Jérôme Bonet, préfet du Gard, et Émile Soumbo, sous-préfet de l’arrondissement d’Alès, de découvrir l’évolution des infrastructures de cette cave coopérative. Accompagnés de Laurent Durif, le directeur général, ils ont exploré le site de vinification, assisté à une présentation de la coopérative et discuté de sa stratégie interne. La visite leur a permis d'observer le contraste frappant entre l'ancienne cave, un bâtiment en pierres de plus de 100 ans, et les nouvelles installations modernes.

L’ancienne, avec ses équipements d’époque encore en fonctionnement, renvoie au riche passé de l'entreprise, tandis que les plus récentes permettent de préparer le futur, pour lequel la coopérative a plusieurs projets sur le feu. Parmi les projets immédiats, la réhabilitation d'un bâtiment de stockage près de Saint-Maurice-de-Cazevieille, que la coopérative a récemment acquis.

À l’aube de son centenaire en 2025, la coopérative Saint-Marcel, Piémont Causses & Cévennes, affiche une volonté inébranlable de maintenir la qualité de ses vins et de renforcer sa présence sur le marché. Romain Rigon, président de la coopérative, exprime l’ambition de pérenniser cet héritage : « Notre objectif est de continuer à être présents dans un siècle encore. » Grâce aux efforts conjoints de ses 30 employés et de ses 267 vignerons, la coopérative Gardo-Héraultaise semble tout de même bien engagé pour atteindre cet objectif. Après tout, « Ce qui nous lie nous fait grandir », comme le dit le slogan de la cave coopérative.