FAIT DU JOUR Rêve de crocodile, l'envers de l'objectif
Quelques photos prises par curiosité et l'idée d'en faire un livre a mûri. Yoann Galiotto n'était pas un fan du Nîmes Olympique avant de passer ses vendredis soir aux Costières, appareil photo en main, la saison dernière. Alors que son Rêve de crocodile est désormais disponible dans les librairies nîmoises, il a accepté de livrer quelques secrets de fabrication.
Nous avions évoqué la sortie de Rêve de crocodile, lorsque ce dernier était en précommande au début du mois de juin. Les deux cents supporters qui ont voulu s'offrir un ouvrage collector pour matérialiser ce retour en Ligue 1 après 25 ans d'absence, ont reçu leur précieux livre. Certains ont même eu la chance de le recevoir en main propre. "C'est un client qui me l'a demandé et du coup je l'ai proposé en option. J'ai rencontré une vingtaine de personnes et c'était assez curieux de connaître leurs liens avec le Nîmes Olympique. C'est souvent une histoire de famille", évoque l'auteur.
Cela lui a déjà donné une idée pour la saison en Ligue 1. "Je suis en train de voir pour les accréditations mais j'aimerais faire un deuxième tome consacré davantage aux supporters." En tout cas il n'est pas trop tard pour s'offrir cet ouvrage au prix de 45 euros. Car près de cent exemplaires sont disponibles dans certaines librairies de Nîmes : Cultura, Goyard, Maison de la Presse et Fnac. Parmi ses clients, Yoann compte même le gardien Nîmois Baptiste Valette et le latéral Olivier Boscagli qui a voulu emporter un souvenir de son passage chez les Crocodiles avant de retourner chez les Aiglons niçois.
Passionné par la photo et amoureux de Nîmes
Rien ne destinait ce Nîmois d'origine âgé de 38 ans, amateur de photographie mais dont ce n'est pas le métier, à balader son objectif sur la pelouse du stade des Costières même s'il fait partie de l'association photo Negpos, basée à Nemausus. "Ce que j'aime c'est immortaliser des petites rues de la ville, des endroits un peu inconnus." Paradoxalement, c'est en photographiant un lieu célèbre qu'il va rencontrer ce qui va devenir un des théâtres de l'expression de sa passion. "En janvier 2017, je faisais des photos du Colisée et j'ai vu de la lumière aux Costières, alors je suis descendu pour prendre le stade."
Une photo que le Nîmes Olympique reprenait ensuite sur son compte Instagram. Un cliché qui allait le faire connaître, notamment par "Le 11 de Nîmes", un site web consacré uniquement à l'actualité des Crocos. "Les rédacteurs du site m'ont contacté pour leur faire des clichés. J'ai d'abord fait un entraînement à la Bastide pour voir si j'étais capable de photographier des footballeurs car je ne l'avais jamais fait." Satisfait de son travail, le photographe fait quelques rencontres en fin de saison avant d'être prêt pour l'exercice 2017/2018. Lui qui ne s'est jamais considéré comme un aficionado du football. "Même si t'es pas fan de foot, quand t'es nîmois, le Nîmes Olympique c'est un club à part ! "
Une soirée aux Costières en noir et blanc
Après une préface signée du journaliste Jean-Jacques Bourdin, le livre est organisé suivant l'ordre chronologique d'un match. L'arrivée des supporters, l'installation des caméras au bord du terrain, la préparation dans les vestiaires, l'échauffement... Chaque moment est propice à capter des émotions. La plupart des clichés sont en noir et blanc, certains pour une raison esthétique : "pour l'échauffement, les joueurs portent des chasubles jaunes. Ça faisait moche sur les photos alors j'ai supprimé la couleur." Pour les autres, c'est simplement la volonté de faire vivre l'instant immortalisé.
Place ensuite à la partie intitulée "Le 12ème homme", pour rendre hommage aux supporters. Au fur et à mesure, et à force de feuilleter les pages et de faire défiler les photos, Yoann pointe le doigt sur celle qui garderait s'il ne devait en choisir qu'une. "C'est un petit garçon qui est derrière les grilles sous une banderole où est inscrit le signe différent (≠) à côté du mot "crim" coupé. On n'a pas l'impression que la photo est prise dans un stade." Même les ramasseurs de balle n'échappent pas à l'objectif de Yoann. Ce dernier a capturé près de 500 images par rencontres. Avant un tri fastidieux pour choisir les photos et les organiser au mieux.
"Après un but, Umut Bozok cherche les photographes"
Dans la dernière partie du recueil, l'auteur met en lumière les héros de la montée en Ligue 1. Tous ont droit à leurs photos. Umut Bozok a l'honneur d'avoir quelques images supplémentaires. On peut bien avoir ce privilège quand on a terminé meilleur buteur de Ligue 2. "Après un but, Umut Bozok cherche les photographes. Un soir d'octobre face à Brest, il marque et là c'était pour moi !", sourit ce désormais fan du Nîmes Olympique. Une proximité au plus près de l'action qu'il a vraiment apprécié : "parfois j'ai raté des clichés parce que j'avais les frissons de voir tout le stade vibrer avec les joueurs."
Après cette saison historique des Crocos, Yoann Galiotto espère faire un deuxième tome l'année prochaine, pour fêter, pourquoi pas, le maintien. Car après tout, impossible n'est pas nîmois !
Corentin Corger