FAIT DU JOUR Un an après sa fusion avec Lirac, la Cave de Tavel fête son 80e millésime
Une cave, deux crus : depuis janvier 2018, les caves de Tavel et de Lirac ont fusionné. Leur premier millésime commun est également le quatre-vingtième de la Cave de Tavel, qui compte fêter cet anniversaire dignement.
Un an après la fusion des deux caves, le président de la Cave des vignerons de Tavel et Lirac Christian Paly a le sourire : « un an après, les objectifs sont atteints, techniquement, qualitativement, commercialement et financièrement », lance-t-il. La nouvelle cave compte donc désormais deux sites de production, Tavel et Saint-Laurent-des-Arbres, et n’a pas changé les bonnes vieilles habitudes : à Tavel les blancs et les rosés, et à Saint-Laurent les rouges. La fusion porte la surface exploitée à 800 hectares, et a fait augmenter la production de 8 000 hectolitres, pour culminer à 35 000 hectolitres de production annuelle. Le tout commercialisé au sein d’une gamme « dont la consolidation est achevée, tout comme celle de nos deux entreprises en une », note le président.
Bref, tout baigne, même si la fusion n’a pas forcément plu à tout le monde du côté de Tavel et de Lirac. Des péripéties qui semblent désormais faire partie de l’histoire et qui n’ont pas empêché l’union des deux crus gardois des Côtes du Rhône. Des crus plus complémentaires que concurrents. Ainsi le Lirac, principalement en rouge, est très différent du Tavel, qui revendique la place de « premier rosé de France ». Des vins différents pour des marchés différents. Sur le rosé, Tavel « est dans une niche, et nous souhaitons y rester », note Christian Paly. C’est ce qui explique que le cru gardois profite moins que d’autres de l’explosion du marché du rosé ces dernières années. « Il faut savoir l’accepter, et de toute façon nous ne serions pas capables de fournir suffisamment pour un boom du marché », ajoute le président de la cave. Pas un problème donc pour la cave, qui exporte 25 % de sa production, « avec un joli résultat sur le rosé, en progression, notamment sur notre premier marché, le continent américain », commente Christian Paly.
« Aujourd’hui, nous retrouvons le sourire »
Aujourd’hui, la Cave des vignerons de Tavel et Lirac « se place en position de leader sur les deux crus, Tavel et Lirac », note le président de la cave. Une cave qui a reçu une pluie de médailles récemment, puisque 38 % de la récolte ont été médaillés aux Concours de Paris et d’Orange, avec 19 médailles dont 7 en or. Au delà de la production, la fusion a aussi été l’occasion de lancer des projets. le premier d’entre eux a démarré, « il s’agit de la mise en place d’une politique d’acquisition foncière, explique Christian Paly. L’objectif est la préservation et l’augmentation de l’assiette foncière gérée par la cave, l’optimisation de la transmission des entreprises entre générations ou coopérateurs et l’installation de jeunes vignerons. » La cave a ainsi acquis dix hectares en février dernier qu’elle a mis en fermage. Toujours dans ce cadre, la cave a signé un partenariat avec la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER). D’autres projets sont plus lointains, comme la labellisation du site de Saint-Laurent en « Vignerons en développement durable » (un label que la cave de Tavel a obtenu en 2016), une cartographie de la biodiversité des vignes de la cave ou encore la création de deux sentiers pédestres.
Alors dans ce contexte, « le quatre-vingtième anniversaire de la cave de Tavel, ça se fête », lance le président. D’autant que ce millésime anniversaire est « une pleine satisfaction, après la catastrophique maigreur quantitative de la récolte 2017 liée à une nouaison (*) du grenache compliquée, et à une sécheresse hors-norme, présente le président. Aujourd’hui, nous retrouvons le sourire grâce à la fusion et au millésime 2018. »
Vins et gourmandises
Un millésime qui sera au coeur d’une gamme de produits spéciaux développée par le maître chocolatier et pâtissier Patrick Mallard : un chocolat au Lirac, un macaron au chocolat blanc et au rosé de Tavel et, plus original encore, une guimauve au rosé de Tavel. « J’aime les défis, sortir de la routine », commente le maître chocolatier et pâtissier avignonnais, qui a rencontré Christian Paly à la faveur d’une émission de radio. Un défi donc pour Patrick Mallard : « sur le macaron, la texture avec le vin était un peu plus souple, et pour le chocolat, j’ai quand même mis un peu de crème et de chocolat lacté, sinon c’était un peu fort. » Pour avoir goûté l’un et l’autre, on peut affirmer que c’est une réussite.
Pour vous faire votre avis, les produits spéciaux signés Patrick Mallard seront en vente à partir du samedi 13 avril sur le site de Tavel et celui de Saint-Laurent. D’ailleurs, cette journée sera l’occasion de fêter le quatre-vingtième anniversaire de la cave de Tavel avec de 9 heures à 19 heures un marché artisanal, des dégustations, des ateliers pour les enfants ou encore un cocktail dinatoire sur réservation, le tout à la cave de Tavel.
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Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
(*) la nouaison est la phase initiale de la formation du fruit.