FAIT DU SOIR Maxime Poundjé : "Nîmes m'a vu naître comme footballeur"
Passé par le Nîmes Olympique lors de la saison 2011-12, Maxime Poundjé est retourné à Bordeaux à l'issue de son prêt. Un club qu'il n'a plus quitté depuis. À 29 ans, l'ancien latéral gauche des Crocos peine à s'imposer en Ligue 1 et s'apprête à retrouver les Costières sur le banc.
Objectif Gard : Dans quel contexte êtes-vous arrivé à Nîmes pour la saison 2011/2012 ?
Maxime Poundjé : J'avais 19 ans et je jouais avec la réserve de Bordeaux. Le club voulait me prêter. Plusieurs équipes de Ligue 2 étaient intéressées par mon profil mais Thierry Froger m'a convaincu de choisir Nîmes. J'ai apprécié son discours direct et transparent. Il m'a dit que si je travaillais bien il me donnerait du temps de jeu. Bordeaux m'a proposé de signer un contrat pro avant de partir mais j'ai préféré aller à Nîmes en tant que stagiaire tout en leur donnant ma parole qu'ils auraient la priorité en fin de saison.
Que connaissiez-vous de Nîmes ?
On m'avait parlé d'un public fervent et j'ai été heureux de constater que l'on ne m'avait pas menti. Je me souviens d'un match crucial de fin de saison contre le Paris FC. Sur une action dans les arrêts de jeu, je me sacrifie en accrochant un attaquant qui partait au but. Je suis logiquement expulsé et le public m'ovationne. Ce n'est pas habituel pour un joueur d'être applaudi après un carton rouge, mais les supporters avaient compris mon geste.
Que retenez-vous de votre passage dans le Gard ?
Je garde de très bon souvenirs autant sur le plan sportif que sur le plan humain. J'avais été très bien accueilli par Aurélien Boche qui m'avait pris sous son aile et facilité mon intégration. Ce n'était pas évident car je suis arrivé à la 3e journée après avoir démarré la saison avec la réserve de Bordeaux. Ma première entrée en jeu, je l'ai faite comme milieu gauche avant de m'imposer un cran plus bas. Commencer sa carrière par une montée, forcément, ça marque. Au coup de sifflet final contre le Poirée-sur-Vie, quand les supporters ont envahi le stade, c'était dingue !
Avez-vous noué des affinités particulières avec certains de vos coéquipiers de l'époque ?
Oui, surtout avec les jeunes. Il y avait un super groupe et on délirait bien. Je me souviens de Renaud Ripart qui n'était pas encore professionnel mais montrait déjà des qualités énormes de générosité. C'était un attaquant déterminé qui défendait beaucoup. Je ne suis absolument pas surpris par son parcours. Je m'entendais aussi très bien avec Yassine Haddou, Jonathan Parpeix, Nicolas Bénézet, Malik Hsissane, Gaëtan Paquiez et Anthony Briançon. J'échange encore souvent avec plusieurs d'entre eux, par téléphone ou sur les réseaux. En dehors de l'effectif, Ali Saidi (ancien directeur de la sécurité, ndlr) ainsi que Bernard et Laurent Boissier m'ont beaucoup aidé. Quand j'avais des coups de mou, ils étaient là pour moi et trouvaient les mots pour me rebooster.
De quoi vous donner envie de rester à Nîmes ?
Très franchement, ma priorité c'était de jouer pour mon club formateur. Je suis né à Bordeaux, mais Nîmes m'a vu naître comme footballeur. J'ai fini dans l'équipe type du National et ça a lancé ma carrière de la plus belle des manières. Mais je reste un pur Girondin et je voulais porter le maillot de cette ville.
Comment s'est passé votre retour à Bordeaux ?
J'ai eu de la chance d'avoir Francis Gillot comme entraîneur. Il m'a toujours encouragé. Pourtant, à mon poste, il y avait Florian Marange et Benoit Trémoulinas et ce n'était pas évident que je puisse avoir du temps de jeu. Mais il m'a fait confiance à plusieurs reprises. Je me souviens encore de ma première sélection en équipe de France espoir. J'ai vu Francis Gillot aussi heureux que si j'étais son propre fils. Cette première année m'a conforté dans l'idée que j'avais fait le bon choix.
Depuis, en neuf saisons, vous ne vous êtes pas réellement imposé comme un titulaire indiscutable à Bordeaux. Quel bilan tirez-vous de votre première partie de carrière ?
On veut forcément toujours faire plus mais je sais que j'ai tout donné pour être le plus professionnel possible. Je peux me regarder dans une glace : je n'ai jamais triché. J'ai vécu des périodes compliquées mais aussi beaucoup de bons moments. Aujourd'hui encore, je crois que je peux me perfectionner.
Vous arrivez en fin de contrat en juin. À 29 ans, est-ce le moment pour vous de quitter Bordeaux ?
Je suis un pur Bordelais. Depuis que j'ai débuté, il y en a eu des rumeurs lors des mercatos, mais j'ai toujours gardé la même ligne de conduite. Je reste focus sur le terrain et j'essaye de ne pas trop me projeter. Dans la vie, il y a beaucoup de choses imprévisibles. L'homme propose, Dieu dispose.
Propos recueillis par Boris Boutet