FAIT DU SOIR Trois marathons en trois jours : le défi fou de Ludovic Dumas
À 42 ans, Ludovic Dumas est un fidèle de l'association Coline de la première heure. Pour (re)mettre en lumière la structure qui collecte des fonds dédiés au financement d'appareils auditifs profitables aux enfants atteints du syndrome de Franceschetti, le Roussonnais a choisi de faire ce qu'il aime le plus : courir ! Du 19 au 21 août, 120 kilomètres l'attendent pour rallier le Mas de la Barque au départ de la Grande-Motte.
Fondée en mars 2000 par Azucéna et Henri Buisson, dans le but de venir en aide à leur petite-fille, atteinte du syndrome de Franceschetti, une maladie génétique causant des malformations du visage, touchant l’audition et pouvant entraîner une détresse respiratoire dans les cas les plus graves, l'association Coline mise sur les évènements sportifs locaux pour se faire connaître. Elle a surtout trouvé un fidèle porte-drapeau en la personne de Ludovic Dumas, à ses côtés depuis les premières heures, ou presque.
Trois départements traversés
"J'étais présent il y a 22 ans sur une étape lorsque Patrice Nectoux avait couru de Montpellier jusqu’à Alès", rembobine celui qui a depuis été nommé parrain de l'association. Ce dernier va même faire encore plus fort en courant l'équivalent d'un marathon par jour, du 19 au 21 août, en partant du niveau de la mer depuis La Grande-Motte pour rallier le Mas de la Barque à plus de 1 400 mètres d'altitude. Soit un total de 120 kilomètres en trois jours, pour trois départements traversés (Hérault, Gard, Lozère). Un défi fou que le conseiller municipal à la mairie de Rousson a accepté de relever pendant ses congés.
"Je cherchais quelque chose qui pouvait attirer l'attention des médias. J'ai vu qu'un coureur avait fait le même tracé à quelque chose près, en partant du Mont Aigoual pour arriver jusqu'au Grau-du-Roi. Il l'a fait en descendant, je me suis dit que j'allais le faire en montant", se marre Ludovic Dumas. Et de poursuivre : "J'avais envie de mettre en lumière l'association qui souffre depuis le covid. Plusieurs manifestations ont été annulées et certains membres commencent à être âgés, donc il faut aller chercher de nouveaux bénévoles."
S'hydrater chaque quart d'heure
Pour tenir la distance le Jour J, le vice-champion de France de semi-marathon, licencié du club Athlétisme et Course Nature (ACN) Anduze, s'astreint à une préparation physique millimétrée : trois entraînements par semaine en course à pied, une séance de renforcement musculaire en salle de sport, le tout complété par une sortie VTT. Afin d'approcher son pic de forme, le quadragénaire écume les courses de la Région depuis plusieurs semaines. "Je fais une compétition tous les 15 jours pour être dans le vif du sujet, tout en étant un peu sur la retenue afin d'éviter les blessures", expose Ludovic Dumas.
Des blessures qu'il craint - bien qu'il ait été relativement épargné durant sa carrière - en raison des fortes chaleurs. "J'espère que la température aura chuté d'ici fin août", formule celui qui sera ravitaillé tout au long de son périple par un suiveur cycliste. Suivi spécialement depuis deux mois par un diététicien, le Roussonnais sait désormais qu'il devra avaler des gels boosters "toutes les 30 minutes" et s'hydrater "chaque quart d'heure" pour éviter la fringale. "J'avais aussi quatre ou cinq kilos à perdre. C'était le plus difficile pour moi", avoue en se marrant l'athlète.
Affublé d'un maillot jaune flashy pour être vu de tous, le coureur sera encadré par une équipe de bénévoles composée d'une vingtaine d'éléments, ainsi que d'un véhicule suiveur pour fermer la marche, sorte de "voiture-balai". Focus sur le tracé qu'il connait bien, Ludovic Dumas redoute l'exigeante montée des Bouzèdes lors de l'ultime étape, soit 945 mètres de dénivelé entre Génolhac et le Mas de la Barque. Un mur en somme, orné de gros cailloux qui l'obligeront à passer de la course à la marche par intermittence.
"Ça restera le moment fort de l'année pour l'association"
Mais pour une fois, le compétiteur qui a remporté une trentaine de courses dans la Région depuis 20 ans ne regardera pas son chronomètre. "Je vais le prendre à la cool. C'est ce qui m'a permis de durer dans ce sport, là où d'autres ont vite été écœurés", reconnait le parrain de l'association Coline. Coline, parlons-en ! La petite fille d'Azucéna et Henri Buisson est aujourd'hui une jeune femme de 26 ans qui vient de valider son Master de Psychologie. "Elle a été très courageuse et a toujours persévéré malgré les multiples opérations chirurgicales qu'elle a subies", admire Ludovic Dumas.
Pour ce qu'il considère comme "l'un des défis les plus difficiles" de sa carrière, le dernier nommé qui court depuis toujours pour "s'évader" sera encouragé par Coline, laquelle a prévu de manifester sa présence sur l'une des trois étapes. "Ça restera le moment fort de l'année pour l'association", estime celui qui est désormais considéré par les fondateurs comme "un membre de la famille". Tandis qu'une cagnotte Leetchi lancée il y a plusieurs mois peine à décoller, une urne sera déposée à chaque départ et arrivée d'étape. Le Roussonnais espère la voir se remplir au fil du week-end, avant de signer un joli chèque au profit des malades. La classe !
Corentin Migoule
Le programme
- 19 août - 1ère étape : La Grande Motte 9h – Lunel 10h30 – ST Séries 11h ; 2ème étape : Sommières 14h – Montmirat 15h30
- 20 août - 3ème étape : Saint-Théodorit 9h – Lédignan 9h30 - Saint-Christol-lez-Alès 11h ; 4ème étape : Alès 14h – Saint-Martin-de-Valgalgues 15h
- 21 août - 5ème étape Le Pradel 9h – Portes 10h - Chamborigaud 11h ; 6ème étape : Génolhac 14h – Vialas (Le Mas de la Barque) 16h