GARD La police du quotidien fera-t-elle baisser la délinquance ?
Lancée par le ministre de l’Intérieur, la Police de sécurité du quotidien (PSQ) va se déployer dans vingt départements de l’Hexagone. Le Gard bénéficie de cette expérimentation.
Dans les ruelles d’Anduze, à quelques kilomètres d’Alès, les gendarmes se montrent davantage. Un bonjour chez le boucher du coin, un passage chez l’un des restaurateurs avant le coup de feu, plus d’échanges avec la population : le nouveau quotidien des forces de l’ordre fait la part belle à la proximité. Les équipes chargées de cette mission se nomment d’ailleurs « patrouilles de contact. » Un contact que la Police de sécurité du quotidien entend bien renouer avec le terrain.
Parmi les vingt départements expérimentaux ciblés par l’État, le Gard n’a pas été oublié. Un choix qui s’explique par une délinquance « trop élevée par rapport au niveau de la population », souligne le préfet Didier Lauga, ajoutant que le Gard se place également à la quatrième place en terme de taux de radicalisation « après trois départements de la région parisienne ». Rien de surprenant donc, à l’arrivée de la Police de sécurité du quotidien, qui se concrétisera notamment par l’arrivée d’une vingtaine de militaires pour renforcer les effectifs actuels.
Une brigade territoriale de contact à Saint-André-de-Valborgne
En 2017, des actions ont déjà été engagées pour recentrer les forces de l’ordre sur leur cœur de métier. C’est le cas par exemple à Cornillon, dans la vallée de la Cèze, où la première brigade territoriale de contact du département a été testée. Le principe est simple : « on retire des tâches administratives aux gendarmes afin qu’ils puissent rétablir le contact avec les élus et la population et "bleuir" à nouveau le territoire », explique le colonel Lacroix, commandant du groupement de gendarmerie du Gard. Selon lui, le résultat est au rendez-vous puisque « les habitants ont le sentiment de retrouver leurs gendarmes. »
Sur cette lancée, deux autres projets de brigade territoriale de contact vont être déployés à Nîmes, ainsi qu’à Saint-André-de-Valborgne, au cœur des Cévennes, « pour rétablir le contact avec la population des territoires reculés », précise le colonel Lacroix.
Cap sur le numérique
L’autre chantier de la Police de sécurité du quotidien, c’est la transition numérique : « 622 tablettes et smartphones vont équiper toutes les unités opérationnelles pour permettre au gendarme d’avoir sa brigade sur lui », souligne le patron des gendarmes du Gard. En parallèle, une brigade numérique basée à Rennes permettra de répondre, sur Internet, aux questions du public. « C’est un accueil en ligne sur des choses très simples de la vie courante. Si le problème est local, la demande sera transférée vers la brigade compétente », assure le colonel Lacroix. Moins d’administratif, plus de numérique et de proximité : une nouvelle génération de gendarmes est en train de naître.
Élodie Boschet