GARD L'État veille sur les Gardois et ne se résigne pas
MIESS, MUC, PIMMS, NOUAS, GRETA... Des acronymes qui ne plaisent pas toujours mais qui sont essentiels au lien social, au vivre ensemble et à l'indispensable envie d'aller toujours plus loin dans la vie.
À ces sigles et acronymes viennent s'ajouter la CAF, la CPAM, Pôle Emploi ou encore la Maison de la justice et du droit. Tous seront regroupés en un seul et même site, celui de l'ancien collège Diderot à Nîmes.
Pour cette préfiguration quasi unique en France, Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé était à Nîmes pour visiter les futurs locaux mutualisés. Accompagnée d'Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la Prévention et à la lutte contre la pauvreté, elle s'est montrée fortement intéressée par le projet mené dans le Gard. Et pour cause, l'État met la main à la poche.
" Cette visite était un temps fort riche. Quand je suis arrivé au ministère, je plaçais beaucoup d'espoirs dans la lutte contre la pauvreté et j'avais raison. Nous devons mener ce combat jusqu'à notre dernière énergie. Le Gard est un département stratégique. L'État aide ce projet à hauteur de 2,3 millions d'euros cette année et près de 3,5 l'année prochaine. Le Département est l'échelon de la proximité et de la solidarité. Si l'on veut sortir des logiques verticales et paresseuses, le Département est l'acteur incontournable. Nous soutenons vos projets, vos initiatives. "
Des projets et des initiatives issus du local et qui pourraient bien servir d'exemple national. À l'heure où la fermeture d'un collège laisse souvent la place à un programme immobilier privé, ici, à Diderot, au cœur du quartier sensible de Valdegour à Nîmes, on remet du service public. Pour Olivier Noblecourt, " le moment que nous vivons est important car nous faisons se rencontrer plusieurs symboles. L'État soutient et appuie les acteurs du terrain pour renouer avec la confiance de nos concitoyens. Le Gard est attractif et dynamique mais il a la singularité de rassembler tous les types de pauvretés que l'on trouve en France. Mais le Gard ne se résigne pas.... L'ambition du président de la République est de changer la façon d'attaquer la pauvreté et la façon de conduire les politiques publiques. Aujourd'hui, c'est tout un territoire qui est dans la même dynamique. On ne réussit pas toujours mais ce qui compte, c'est la constance et l'opiniâtreté. On ne doit rien laisser aux petits renoncements. "
Se résigner ou renoncer, en effet, le Gard ne connaît pas. Même si notre charmant département souffre des pires maux, il trouve les mots pour les panser et pour penser la vie autrement. Denis Bouad, le président du Département devait fermer Diderot, il ne l'a pas fait et voilà où nous en sommes.
" Nous ne pouvions pas l'abandonner car nous abandonnions le quartier en le faisant. Ce projet est le fruit d'un long travail car le Gard est durement touché. Tout doit être tenté pour changer la donne. Un Gardois sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Nîmes et Alès sont parmi les villes les plus pauvres de France. Nous sommes le cinquième département le plus pauvre de France et nous comptons 12,6 % de chômage (quatrième place française, NDLR) en ayant aussi les quartiers les plus dégradés de l'Hexagone. Ici nous investissons cinq millions d'euros pour mettre dans ce même site 200 salariés de 20 structures et nous voulons étendre l'initiative Diderot à l'ensemble du Gard mais l'État doit continuer son accompagnement. "
Pour cela, il faut signer des conventions... Celle du jour permet à l'État de renforcer le combat contre la précarité, la pauvreté et ouvre un nouvel accès à l'emploi. Pour le nouveau Diderot, le Gard s'est engagé à empêcher les sorties sèches de l'Aide sociale à l'enfance (plus de 2 200 par an) à l'atteinte de la majorité. Il s'engage aussi à renforcer l'accès aux droits sociaux et à améliorer l'orientation et l'insertion professionnelle des allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) qui se comptent 30 000 dans notre département.
De son côté, l'État a lui aussi pris des engagements. Il devra organiser en zone rurale des relais accueil-insertion dans le cadre du plan d'insertion numérique. Il devra accompagner de manière individuelle et collective les personnes très éloignées de l'emploi et rencontrant des freins sociaux. Enfin, l'État devra développer la concertation citoyenne relative aux dispositifs de politiques sociales et d'insertion.
Le Gard part de loin. Parmi les 740 000 Gardois, un sur dix vit en quartier classé en " politique de la ville. " Cette convention sera valable trois années et nous faisons partie d'un des dix départements pilotes du pays. Améliorer le parcours des bénéficiaires du RSA, renforcer l'accompagnement des jeunes et développer l'accueil social de proximité seront des enjeux à ne pas négliger dans ce projet. Les actions se concrétisent, la temporalité est pesante mais les efforts sont présents.
Fermé depuis l'année dernière, Diderot est composé de bâtiments qui s'étalent sur près de 8 000 m² et il fait actuellement l'objet de travaux conséquents pour prochainement accueillir cette nouvelle aventure sociétale. Le plan de lutte contre la pauvreté et l'accès à l'emploi est signé pour le Gard. Place à une nouvelle ère ?