LE 7h50 de Karine Voinchet : « Les communistes font du forcing ! »
Municipales nîmoises. En désaccord avec le Parti communiste sur le choix de la tête de liste, l’insoumise Karine Voinchet a quitté la table des discussions. Explications.
Objectif Gard : À Nîmes, l’union de la Gauche pour les Municipales est au point mort. Comment l’expliquez-vous ?
Karine Voinchet : Les vieilles méthodes ont la vie dure. Nous étions convaincus et nous avons mis toute notre énergie dans le rassemblement. Mais la Gauche ne peut pas être unie derrière le Parti communiste français. Le poids des militants ne fait pas non plus le poids de la Gauche… Depuis le départ, nous refusons de nous ranger derrière une tête de liste issue de nos formations respectives. Les communistes font du forcing !
Pourtant, ils assurent ne pas revendiquer la tête de liste…
C’est ce qu’ils disent, mais ils refusent les autres candidats. À chaque fois, ils nous remettent sur le tapis leur leader, Vincent Bouget. Nous, nous avions proposé Franck Medina. C’est quelqu’un qui a eu une vie politique et qui est aujourd'hui non-encarté. Il aurait pu incarner l’écologie qui nous manque. Même si nous sommes écolos, nous ne sommes pas perçus comme tels. On a eu la faiblesse de penser que c’était le candidat idéal.
Vincent Bouget se dit adoubé par les instances citoyennes de Gauche…
Ne soyons pas naïfs. Le 26 décembre, nous sommes tombés d’accord : notre tête de liste ne serait pas adhérente d’un parti politique. Et une semaine après, coup de théâtre, on nous informe que les citoyens des assemblées Nîmes Nouvelle page et L’Assemblée locale nîmoise se rangeaient derrière Vincent Bouget. Or, vous n’êtes pas sans savoir que Nîmes Nouvelle page a été la rampe de lancement du candidat communiste et que l’Assemblée locale nîmoise est très faible en nombre lorsque l’on enlève les Insoumis !
« Si le PCF tire la liste, nous ne gagnerons pas »
Vincent Bouget n’est pas un bon candidat d’après vous ?
Je n’ai rien contre Vincent Bouget. Mais nous sommes assez clairvoyants pour affirmer que si le PCF tire la liste des Municipales, nous ne gagnerons pas. Rappelons que les communistes ont fait 4% aux Européennes de 2019. Aux Législatives de 2017, sur la sixième circonscription, j’ai fait 13% contre 3% pour le candidat PCF.
Notons toutefois qu’une élection municipale est différente d’une élection nationale, comme les Européennes ou Législatives…
Après, on peut continuer à vivre dans le passé. Les électeurs qui votent ne sont pas tous des militants. Chaque formation politique peut être un repoussoir et, si nous n’élargissons pas au-delà de nos rangs, nous n’y arriverons pas. C’est d’ailleurs pour ça qu’au départ je n’ai pas présenté ma candidature.
Que pensez-vous de l'organisation d'une primaire, comme le propose aujourd'hui le PCF ?
On est le 7 janvier, c’est irresponsable ! Et puis, nous avons toujours été contre cette idée. Le rassemblement ne peut fonctionner que sur le consensus. Or, le résultat d’une primaire fait des mécontents. Du coup, il y a forcément des gens qui ne respectent pas la décision.
Pourriez-vous suivre le candidat soutenu par les écologistes, Daniel Richard ?
Pour l’instant toutes les solutions sont sur la table. Daniel Richard est un candidat qui peut rassembler de façon forte. Il porte un programme écologiste. Maintenant, il faut connaître ses valeurs.
La France insoumise est-elle en capacité de présenter une liste au premier tour des Municipales ?
Ça se décidera entre nous. On l’avait déjà évoqué mais cette hypothèse avait été écartée. Aujourd’hui elle redevient d’actualité. Chacun va rentrer dans sa maison et définir sa stratégie. La France insoumise se rassemblera demain soir.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com