Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 13.09.2018 - philippe-gavillet-de-peney - 2 min  - vu 910 fois

LE 7H50 de Simon Casas : « Cette feria, je l’aime et je la paie... »

À quelques heures du coup d'envoi de la feria des Vendanges 2018, une manifestation taurine tout droit sortie de son imagination fertile, le directeur des arènes nîmoises s'est confié à Objectif Gard. L'éphémère matador mais omniprésent organisateur de corridas est l'invité de notre 7h50.
Simon Casas (Photo Archives Anthony Maurin)

Objectif Gard : Pour qui et pourquoi avez-vous créé cette feria des vendanges ?

Simon Casas : Pour la ville de Nîmes ! En 1980, quand je suis arrivé à la direction des arènes, j’ai eu l’intuition qu’une telle feria pouvait exister. J’en avais la conviction mais quand je suis allé en Mairie pour voir Émile Jourdan (maire communiste de l’époque, NDLR) et il m’a dit que c’était impossible. Je suis allé voir les commerçants, surtout les cafetiers et ils m’ont regardé comme un halluciné. Ç’a été très dur.

En près de 40 ans de feria des Vendanges, quels souvenirs gardez-vous ?

Je suis un optimiste mais ce n’est pas une vue de l’esprit. Je ne conserve que de bons souvenirs. Notamment l’alternative de Litri et de Camino des mains de leur père. C’était une utopie devenue réalité. Comme mon alternative en 1975. Cette corrida de la double alternative de ces stars était télévisée sur la 5, une chaîne de Berlusconi. C’était un événement médiatique de voir les deux pères reprendre l’épée pour donner l’alternative à leur fils. C’était historique.

"Les conservateurs sont des cons !"

Mais encore…

Je me rappelle d’Ojeda, d’El Juli, de José Tomás et de sa corrida parfaite, mais aussi de Roca Rey, de Jesulin, de Ubrique… Je me rappelle également que j’ai perdu pas mal d’argent et que cette année je risque d’en perdre encore (rire). Mais à Nîmes, on y prend l’alternative, on l’y confirme aussi. Avant 2006, il n’y avait que Madrid, Mexico ou Bogota. Je me suis dit que la capitale française de la tauromachie devait elle aussi pouvoir confirmer les alternatives. Oui, pour Nîmes, je ne me suis pas gratté la tête très longtemps mais c’était logique. Cette idée nous a d’ailleurs valu l’exclusion de l’Union des villes taurines françaises. Ça, c’était plutôt positif ! Vous savez la tradition, dans le temps, a toujours été le fait d’une rébellion à un moment donné. Les conservateurs sont des cons !

Vous aimez votre feria ?

Cette feria, je l’aime et je la paie. On me dit souvent que c’est cher de payer une place 40 ou 50 euros. Peut-être mais on n’est ni au cinéma ni au théâtre. Ici, il n’y a qu’une seule prise. C’est un spectacle vivant, de l’art éphémère, la grâce de la beauté ou l’échec cuisant. Ça coûte parfois cher à l’organisateur. Personne ne le sait mais il m’arrive de perdre entre 80 000 et 100 000 euros par an à Nîmes.

Les vedettes ne devraient-elles pas faire des efforts financiers ?

Les vedettes gagnent trop par rapport aux recettes qu’elles produisent. Avant, les stars faisaient une

carrière de 10 ans tout au plus. Maintenant on fête des 20 ans, des 30 ans… Il faut laisser la place aux nouveaux talents et promouvoir les jeunes. C’est ce que je fais à Nîmes.

Propos recueillis par Anthony MAURIN

Retrouvez ICI l'intégralité de cette interview de Simon Casas parue le 12 septembre dans notre édition spéciale, sur support papier, entièrement consacrée à la feria des Vendanges 2018.

Philippe Gavillet de Peney

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