Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 30.11.2018 - abdel-samari - 2 min  - vu 2753 fois

LE 7H50 d'Éric Giraudier : "Les gilets jaunes se tirent une balle dans le pied"

Le président de la CCI Gard est aux avant-postes face au mouvement des gilets jaunes dans le Gard. Particulièrement touché, notre département fait craindre le pire pour l'économie locale. Éric Giraudier nous en dit plus sur les mesures mises en place à la Chambre consulaire.
Éric Giraudier, président de la CCI Gard. (Photo : Objectif Gard)

Objectif Gard : Comment la Chambre de commerce et d'industrie fait-elle face au flux des appels des entreprises inquiètes ?

Éric Giraudier : Nous avons mis en place dés le lundi 19 novembre - soit deux jours après le démarrage du mouvement - une cellule dédiée composée de 20 personnes. Elle a vocation à accompagner les entreprises à chaque instant face aux difficultés et les conseiller dans leur démarche auprès des organismes sociaux et fiscaux avec qui nous sommes en lien direct. Les chefs d'entreprises et commerçants peuvent donc nous joindre à tout moment (*). La CCI Gard est à leur entière disposition. Par ailleurs, nous menons inlassablement des actions auprès des pouvoirs publics pour demander de débloquer des situations intenables pour l'économie locale. C'est désastreux pour la santé financière de nos entreprises et des salariés qui ne peuvent plus travailler.

Le Gard est-il particulièrement concerné par le mouvement des gilets jaunes ?

Le Gard est l'un des départements les plus touchés. Nous avons des zones économiques très impactés et c'est regrettable. Aujourd'hui, les appels arrivent très fortement du secteur alésien, dans les zones d'activité industrielles. Mais pas seulement. Les grandes surfaces ont des difficultés pour être approvisionnées. Il faut bien entendu séparer le fond et la forme. On comprend le mouvement en ce qui concerne ce ras le bol fiscal mais les gilets jaunes se tirent une balle dans le pied. Car les commerçants paient aussi des impôts et taxes. Ces entreprises sont déjà victimes et par ces actions de blocages, on accentue leurs difficultés. Il faut donc rétablir rapidement la liberté de circulation des biens et des personnes et demander aux gilets jaunes de trouver d'autres modes d'action.

Ce mouvement arrive au mauvais moment avec la période de Noël...

Les commerçants des centres-ville de Nîmes et d'Alès mais également en périphérie vont difficilement se remettre de ce mouvement s'il se poursuit trop longtemps. C'est la période de Noël donc des achats qui ont un impact sur le chiffre d'affaires, sur les primes du personnel. Mais aussi sur les étudiants qui bénéficient à ce moment là de l'année de contrat de travail sur un mois, deux mois. Aujourd'hui, tout est gelé.

Propos recueillis par Abdel Samari

* blocages@gard.cci.fr

Abdel Samari

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