Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 22.02.2015 - tony-duret - 2 min  - vu 835 fois

LE PORTRAIT DU DIMANCHE Mouna Chebbah, l’incroyable ascension d’une étoile

Mouna Chebbah. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Avec 109 buts inscrits en 14 matchs de championnat, Mouna Chebbah est actuellement la meilleure buteuse du championnat de France de handball féminin. Quand on découvre son palmarès, on se dit aussi que la demi-centre du HBCN est certainement l’une des meilleures joueuses du monde. Retour sur un parcours hors du commun.

Mouna Chebbah est atypique dans le milieu du hand. Son gabarit : 1,70m, mince et élancée, n’en fait pas l’une des joueuses les plus physiques de ce championnat. Pourtant, la jeune femme affole les statistiques. Et ça le fait partout où elle passe. Au Danemark, dans le championnat le plus relevé au monde, elle rafle tous les titres entre 2008 et 2014 : meilleure joueuse du championnat, championne du Danemark avec Viborg HK, vainqueur de la coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, vainqueur de la coupe du Danemark et de la super coupe de ce même championnat ! « Lors de mon dernier match, les gens m’ont longuement applaudie, ils avaient les larmes aux yeux », confie Mouna. On peut les comprendre.

La sélection nationale après deux ans de hand !

Si Mouna Chebbah est atypique, c’est aussi en raison de son parcours. Quand une joueuse professionnelle commence sa carrière à 18 ans, avec une bonne dizaine d’années de pratique derrière elle, Mouna Chebbah, elle, a touché son premier ballon de hand à l’âge de 18 ans ! « J’ai tout de suite adoré ce sport », explique-t-elle. Et ce sport l’a tout de suite adoptée. Dans son club de Mahdia en Tunisie, pays où elle est née, les débuts sont difficiles. Mais Mouna a de l’ambition et travaille deux fois plus que les autres : « Je voulais faire carrière dans ce sport alors je m’entraînais deux fois par jour toute seule. Je sautais sur des chaises pour travailler ma détente, je faisais de la musculation, je jouais avec des ballons troués, que je remplissais d’eau, pour qu’ils soient plus lourds et je tirais aux buts ». Une rigueur qui va payer très vite. En deux ans, à 20 ans, elle décroche sa première sélection en équipe nationale. La suite n’est qu’une fulgurante ascension vers les sommets de son sport et l’apothéose quand elle remporte, en janvier 2014, le championnat d’Afrique avec sa sélection : « C’était un rêve ! C’est mon meilleur souvenir. La Tunisie n’avait pas gagné ce trophée depuis 38 ans ! »

Elle veut gagner un titre avec le HBCN

Après une première expérience française à Besançon puis, on l’a vu, au Danemark, la star tunisienne a rejoint le Handball Cercle de Nîmes (HBCN) l’été dernier. Toujours avec autant d’ambitions. Quand on lui demande si elle va rester au club, elle n’y met qu’une condition : « Il faut à tout prix gagner quelque chose ». C’est son tempérament à Mouna : « J’ai horreur de perdre. Même à l’échauffement, ça m’énerve », sourit-elle. L’après handball, la demi-centre n’y pense pas encore : « Tant que je me fais plaisir et que je peux apporter mon expérience, je continuerai. Ce que je sais, c’est que je n’ai pas envie d’entraîner. Mais le hand m’a beaucoup donné, j’aimerais bien donner à mon tour ». Mais ce qu’elle sait déjà, c’est que le plus mauvais moment de sa carrière « sera le jour où j’arrêterai le hand ». Qu’elle se rassure, personne dans son club de Nîmes ou dans sa sélection nationale, n’est particulièrement pressé.

Tony Duret

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