LE VIGAN Le contrôle du pass sanitaire génère "un surplus d'activité considérable" pour les gendarmes
À l'heure où la vague Omicron submerge le pays dans des proportions supérieures aux précédentes, l'État somme les préfets de multiplier les contrôles médiatisés du pass sanitaire par les gendarmes et les policiers dans l'espoir de générer un effet dissuasif à l'égard des potentiels fraudeurs. Ce jeudi, c'est au Vigan, au pied des Cévennes, que la presse était conviée pour suivre une opération.
Cinq restaurants visités et 124 personnes contrôlées en à peine une heure, pour seulement deux procès-verbaux dressés. C'est avec satisfaction que les six gendarmes viganais mobilisés sur l'opération ont regagné la caserne peu après 13 heures 30 ce jeudi. Comme l'État l'a invitée à le faire, la sous-préfète de l'arrondissement du Vigan, Saadia Tamelikecht, avait convié la presse à couvrir cette descente de gendarmes voulue dissuasive envers les fraudeurs à l'heure où la vague Omicron submerge le pays, tandis que se profile la Saint-Sylvestre.
"C'est une opération qui vise à sensibiliser et remobiliser le public en cette période d'explosion des contaminations, de brassage des populations, et des relâchements générés par les fêtes de fin d'année et ce, afin de préserver le plus possible les infrastructures de soin de la pression qu'elles subissent, et donc les concitoyens qui ont besoin de soins autres que ceux dus au Covid", étaye la représentante de l'État.
Quelques minutes plus tôt, le premier des cinq restaurants visités par les gendarmes viganais a généré les deux uniques verbalisations du jour. "Deux clients n'avaient pas de pass à nous montrer donc ils ont reçu une contravention de 135 euros chacun", indique l'adjudant-général qui commande la brigade de gendarmerie du Vigan. Un troisième client, qui n'avait pas non plus de pass sanitaire à présenter aux gendarmes, prétextant l'avoir oublié à son domicile, a été invité à venir se présenter à la gendarmerie muni du précieux sésame dans les meilleurs délais.
La ruralité pas épargnée par le virus
Parce qu'il n'appliquait pas la vérification du pass dans son établissement, le patron du restaurant concerné a été mis en demeure. En cas de récidive, son établissement pourra faire l'objet d'une fermeture administrative. La suite de l'opération s'est avérée plus enthousiasmante pour les gendarmes qui n'ont pas eu à dresser de nouveau procès-verbal. Bien que parfois surpris de voir les derniers nommés débouler à l'improviste, les clients, pas toujours emballés à l'idée de sortir la doublette carte d'identité/pass sanitaire, s'y sont soumis sans rechigner.
Depuis l'instauration du pass au milieu de l'été dernier, ces contrôles sont monnaie courante au Vigan, comme partout dans le département. Preuve - s'il en fallait - que "la ruralité et les Cévennes ne sont pas épargnées par les mesures de surveillance de l'État, pas plus qu'elles sont épargnées par la circulation du virus", à en croire la sous-préfète du Vigan, Saadia Tamelikecht. C'est pourquoi la dernière nommée promet une chasse aux "fraudeurs qui utilisent des faux pass ou ceux d'une connaissance", et qualifie de "parfaitement responsables" les non-vaccinés qui font le choix de se couper de toutes relations sociales en se terrant à domicile.
Pour les gendarmes du Vigan, ces nouvelles opérations de contrôle du pass, amenées à s'intensifier, engendrent "un surplus d'activité considérable" à l'heure où la pandémie a provoqué une augmentation du nombre de leurs interventions liées aux violences intrafamiliales, auxquelles s'ajoutent également de très chronophages visites à domicile pour vérifier le respect des quarantaines des personnes positives covid.
Corentin Migoule