NÎMES Il grille un feu, percute violemment une ado près de la Maison carrée et prend la fuite
Tribunal. Le tribunal correctionnel de Nîmes, a jugé ce mardi après-midi, un trentenaire, mis en cause dans un accident de la route.
Il avait pris des risques considérables au volant de son véhicule le 13 août 2017 à Nîmes, vers 5h30 du matin, en grillant un feu à hauteur de la Maison carrée avant de percuter très violemment une jeune femme en scooter qui était tranquillement passée au feu vert. Après le choc, le conducteur dont les vitres avaient explosé, avait été obligé d'abandonner son véhicule accidenté à 150 mètres de l'impact. Il avait ensuite pris la fuite avant de se rendre 9 heures plus tard aux enquêteurs. La victime, âgée de 15 ans, avait été transportée dans un état très grave aux urgences du CHU, avec un pronostic vital engagé. Elle était restée dans le coma pendant 8 jours.
" Ce 13 août 2017 à 5h30, c'est la fin de la vie d'avant de Yona et de ses parents. La veille elle avait fait la fête avec ses copains. Elle a attendu qu'il fasse jour pour prendre son scooter et rentrer tranquillement chez elle avant de rencontrer celui qui a bouleversé sa vie. Un lâche qui ne s'est pas arrêté alors qu'elle était entre la vie et la mort, à terre", estime Maître Michèle El Baz.
"Une gamine qui a perdu un oeil, mais qui se bat comme une folle pour s'en sortir. Elle a aujourd'hui 18 ans et elle est en deuxième année de droit", poursuit le conseil des parties civiles. Yona n'était pas à l'audience à cause des restrictions sanitaires. Elle n'a pas pu quitter Paris où elle étudie. Ses parents étaient eux présents et dignes à l'audience. Une famille brisée par cet accident, et par cette incertitude qui leur a fait croire pendant des semaines et des mois qu'ils pouvaient perdre leur fille.
"Sur la route à tout moment la vie peut basculer", enchaîne le vice-procureur, Romain Domingues. "Des personnes blessées, des incapacités permanentes, des vies bouleversées", résume le représentant du parquet qui accable "ce chauffard, ce danger public, avec un acte de lâcheté où il prend la fuite après l'accident."
Le chauffard, connu pour cinq autres condamnations entre 2009 et 2014, notamment des refus d'obtempérer, conduite sans permis ou sous stupéfiants, est renvoyé, ce mardi, devant la juridiction pénale pour "blessures involontaires avec incapacité supérieure à 3 mois par conducteur d'un véhicule terrestre à moteur avec au moins deux circonstances aggravantes".
Cette nuit-là, il avait subtilisé les clés du véhicule de sa soeur avant de prendre le volant et sortir en boîte. C'est au retour, au petit matin, qu'il va conduire de façon incontrôlable. "J'ai grillé le feu. J'étais en retard je devais ramener les clefs de l'appartement d'une amie et elle attendait devant sa porte", déclare le prévenu. "Vous êtes un conducteur extrêmement mauvais. Les condamnations s'accumulent et rien ne change dans votre comportement", indique le président du tribunal, Jean Pierre Bandiera.
Placé en détention quelques jours après les faits, il a été libéré sous contrôle judiciaire et comparaît libre à l'audience de ce mardi 3 novembre 2020. Il est condamné à 3 ans de prison dont une année avec un sursis probatoire de deux ans, comme l'avait réclamé le parquet de Nîmes.