NÎMES MÉTROPOLE Eddy Valadier et Franck Proust à la chasse aux maires !
Marguerittes, Manduel, Bouillargues, Garons, etc. Les 39 communes de l’Agglo et leurs élus communautaires sont dans le viseur des candidats à la présidence de Nîmes métropole. Qui de l’adjoint nîmois, Franck Proust, ou du maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier, sera le plus convainquant ? Éclairage.
Situation politique inédite à l'Agglo. Jamais depuis sa création en 2001, le fauteuil de président n'est revenu à un élu d'une autre ville que de la ville préfecture. Aujourd’hui, deux candidats Les Républicains se disputent le fauteuil. Et bien malin celui qui peut prédire l’issue du scrutin… La guerre entre le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, et son ex-adjoint, Yvan Lachaud, n'est pas étrangère à cette situation. Ami puis ennemi avec Jean-Paul Fournier, le président centriste de Nîmes métropole avait bâti sa majorité avec les voix des autres maires. Un contre-pouvoir facilité par l’arrivée des douze communes de Leins Gardonnenque au sein de l'Agglo.
Franck Proust, une avance en trompe-l’œil ?
Depuis plusieurs semaines chaque candidat fait campagne. Sur le papier Franck Proust part avec une longueur d’avance. La victoire de Jean-Paul Fournier aux municipales lui confère 37 conseillers communautaires. C’est toutefois insuffisant pour l'emporter puisqu’il y a 105 élus à Nîmes métropole. Du coup, le candidat nîmois doit convaincre les autres maires de voter pour lui ou, au pire, de s’abstenir. Franck Proust a déjà reçu le soutien d'un vieux copain, le maire de Générac, Frédéric Touzellier. Le maire de Bezouce, dont le frère, Émilien Marcos, gère le nettoyage de Nîmes, devrait aussi servir sa cause.
Il y a également les nouveaux maires de Nîmes métropole. Au nombre de 11, une partie pourrait rejoindre le Nîmois, histoire de ne pas démarrer leur mandat contre la ville centre. Seulement tous ces édiles ne lui apportent à chaque fois qu'une voix. Pour être tranquille, Franck Proust cherche du soutien auprès des grosses communes de l’Agglo : Marguerrites, Manduel, Bouillargues, Milhaud, Garons ou Clarensac.
L’affaire n'est pas facile. Quelques uns de ces maires se sont sentis pris en otage dans la guerre Fournier-Lachaud, notamment au sujet des fonds de concours. « On ne risque pas de les enlever surtout avec la baisse des aides de l'État. Je propose a minima de garder cette enveloppe et de confier ce dossier à un maire d'un village qui aurait une vice-présidence dédiée », tente de rassurer Franck Proust.
Eddy Valadier à pas feutrés
L’argument a beau être affûté, il ne satisfait pas le Manduellois Jean-Jacques Granat qui, avec ses trois délégués, votera Eddy Valadier à qui il voue « une véritable confiance pour le territoire. » Comme pour Franck Proust, la partie n'est pas gagnée pour le maire saint-gillois. Avec ses six voix, il doit agréger à lui d'autres délégués communautaires. Le républicain pourraient compter sur les cinq voix d’Yvan Lachaud, président sortant de Nîmes métropole et perdant des municipales nîmoises qui veut en finir avec Jean-Paul Fournier. Eddy Valadier espère obtenir les quatre voix de Marguerittes surtout qu'entre les deux tours des récentes municipales, Franck Proust a soutenu une liste concurrente au maire élu, Rémi Nicolas. Reste à savoir si le nouvel édile est rancunier...
Eddy Valadier a un autre atout : sa casquette de conseiller départemental. Les communes de son canton comme Milhaud, Clarensac (qui ont chacune deux sièges) ou encore Saint-Dionisy sont susceptibles de voter pour lui. N'oublions non plus le maire de Langlade, Gaëtan Prévoteau, qui est son suppléant au Département. Mises bout à bout, ces voix assombrissent les ambitions du Nîmois.
Pour nourrir les siennes, Eddy Valadier s'est aussi rapproché de l'ex-maire de Rodilhan qui organise des réunions avec les maires des groupes IEC, Centristes et Indépendants et ceux de Leins Gardonnenque. « Le bon côté c’est que ça permet de nous rencontrer. Ça soude notre appartenance à l'Agglo », commente le nouveau maire de Caissargues, Olivier Fabregoul qui, dit-il, n’a pas encore fait son choix.
Réunion des maires le 2 juillet
Il n'empêche, certains élus sont parfois dubitatifs sur la tournure de ces réunions : « Que chacun ait ses préférences, c’est une chose. Mais parfois l'appel à voter Valadier est grossier. Nous, nous ne voulons pas être convoqués pour nous dire quoi voter. » Une nouvelle réunion doit se tenir le 2 juillet à La Calmette. Les maires attendent plus de précisions sur la gouvernance de l’Agglo, la composition du cabinet, la répartition des vices-présidences. Ils devraient obtenir plus de détails sur les projets comme le désengorgement de la Vaunage, le raccordement au tram'bus de Marguerittes et Caissargues ou encore le désenclavement de Leins Gardonnenque.
À une dizaine de jour du vote (sûrement à bulletin secret), ces réponses feront pencher la balance. Enfin, il ne faudrait pas oublier les élus nîmois d'opposition également présents à l'Agglo. Avec respectivement sept et trois voix, la Gauche et le Rassemblement national pourraient négocier leurs votes. « Je souhaite que soit président celui qui portera les valeurs les plus saines, la vision la plus concrète. Je pourrai potentiellement choisir », a déclaré l’ex-tête de liste Rassemblement national à Nîmes, Yoann Gillet sur notre plateau dimanche soir. La partie s'annonce donc serrée. Et les arbitres inattendus.
Coralie Mollaret