NÎMES Parc des expositions : 3 000 injections prévues par jour, la vaccination s'accélère
Depuis ce lundi 10 mai, à Nîmes le centre de vaccination contre la covid-19 a déménagé de la salle des Costières au Parc des expositions. Un espace plus grand pour doubler la capacité d'accueil et injecter jusqu'à 20 000 doses par semaine.
Ce dimanche, les agents municipaux n'ont pas chômé. En une journée, il a fallu déplacer de quelques centaines de mètres le centre de vaccination territorial de Nîmes de la salle des Costières, où 55 000 personnes ont déjà reçu une dose, au Parc des Expositions. Dès ce lundi, ce sont 1 200 personnes qui ont bénéficié d'une injection dans cet espace de 4 500 m2 propriété de la ville de Nîmes et exploité par la Chambre de commerce et d'industrie. Pour transformer le site en centre de vaccination, la municipalité a déboursé 480 000 € dont 250 000 € rien que pour l'installation d'un système de ventilation.
"Les travaux vont démarrer rapidement et se dérouler la nuit durant près de trois semaines", confie un employé de la Ville. Le Parc des expositions sera donc rafraîchi au moment où la chaleur de l'été va commencer à arriver. La chaleur mais aussi le bruit, deux éléments dont s'est plaint une infirmière sur le précédent lieu. Le reste de la somme a servi à financer la révision des sanitaires, l'installation du mobilier, du matériel informatique et de la signalétique mais aussi pour assurer la maintenance, le gardiennage permanent ainsi que le nettoyage et la désinfection. Des places dédiées aux personnes handicapées ont été ajoutées devant l'entrée.
D'environ 1 200 aux Costières, ce sont près de 3 000 vaccinations par jour (20 000 sur une semaine) qui vont pouvoir désormais être réalisées du lundi au samedi de 9h à 17h. Certains jours, l'ouverture s'étalera même jusqu'à 21h permettant 800 injections supplémentaires. Pour faire fonctionner le site à plein régime, 16 lignes de vaccination seront déployées dès ce mardi nécessitant au total 32 médecins pour la consultation pré-vaccinale, 64 infirmiers pour l'injection et 100 agents municipaux volontaires pour l'accueil et la prise en charge administrative des personnes. Dans cette tâche, ils sont accompagnés par une douzaine de personnes recrutée auprès de Pôle Emploi, ainsi que 30 étudiants venus de toutes filières.
Pfizer et Moderna disponibles
Un centre plus grand parce que maintenant les doses sont là. "Le nombre va même doubler en juin", confie Claude Rols, délégué départemental de l'ARS. Lors de la dernière réception dédiée uniquement aux centres de vaccination, ce sont 25 000 doses Pfizer et 5 000 pour le Moderna qui ont été reçues. Dans le centre nîmois, les deux vaccins sont injectés avec deux unités bien distinctes. Le Moderna sera administré en première dose jusqu'au 24 mai avant d'être uniquement utilisé en ville - comme l'Astra Zeneca - par les médecins et les pharmacies. Plus délicat à manipuler, le vaccin américain est donc privilégié dans les centres et largement demandé par les patients lors de la prise de rendez-vous.
"C'est une semaine importante pour la vaccination avec le pont de l'Assomption. On assiste à une décroissance du nombre de cas. Plus vite on vaccine, mieux c'est", estime Pierre Ricordeau, directeur régional de l'ARS. Vacciner le plus grand nombre aussi parce que le virus se propage moins actuellement avec un taux d'incidence (le nombre de nouveaux cas en une semaine rapporté à 100 000 habitants, NDLR) proche de 180 dans notre département. "Avec le déconfinement, il va être plus complexe de faire respecter les gestes barrières et la tension hospitalière reste présente", tempère Claude Rols. Avec l'acquiescement de Nicolas Best qui recense 120 patients en hospitalisation au CHU de Nîmes dont 40 en soins critiques. "Ça descend mais lentement", résume le directeur de l'hôpital Carémeau.
Un retour aux Costières en septembre
Un nouveau centre qui va "permettre d’absorber notamment l’ouverture à la vaccination de tous les adultes, sans catégorie d’âge", explique Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes. Pour le moment, 35% de la population adulte gardoise s'est fait vacciner, ce qui représente environ 200 000 personnes. À partir de mercredi, tout le monde, en fonction des doses disponibles, pourra prendre rendez-vous la veille pour le lendemain.
Un système mis en place pour éviter le gaspillage : "On n'a jeté et on ne jettera aucune dose. Il y a toujours des gens pour se faire vacciner", assure le docteur Costa. Et même lors de l'ouverture totale au grand public, Nîmes ne comptera que deux centres : le Parc des expositions et celui du CHU, ouvert tous les jours et qui délivre près de 900 injections chaque jour.
En revanche, la préfecture devrait rendre permanent les centres de Marguerittes et de la Vaunage pour absorber aussi une partie de la population nîmoise à l'Est et l'Ouest de la commune. "Après le 4 septembre, et considérant que nous devrions approcher de la fin de la campagne vaccinale, donc avec des besoins moindres, le centre devrait retrouver la salle des Costières", conclut Dolorès Orlay-Moureau, adjointe déléguée à la Santé.
Corentin Corger
Inscription obligatoire via la plateforme Doctolib et arrivée sur site cinq minutes avant l’heure du rendez-vous pour éviter les engorgements dans les files d’attente.