NÎMES Présidentielle : 1 200 personnes pour le meeting de Valérie Pécresse
À 24 jours du premier tour de la Présidentielle, la candidate Les Républicains Valérie Pécresse a décliné son programme électoral.
« Je suis la candidature du faire contre le candidat du déni, le candidat caméléon, le candidat contrefaçon ! » C’est le message martelé, hier soir à Nîmes, par Valérie Pécresse. La candidate Les Républicains s’est exprimée devant un parterre de 1 200 militants (selon les organisateurs), réunis au parnasse. Le candidat « caméléon », c’est Emmanuel Macron, Président sortant et candidat à un second mandat. Créditée d’environ 10,5% selon une enquête Ifop-Fiducial pour Paris Match-LCI-Sud Radio, la candidate de la Droite républicaine est en baisse. La dynamique qui, après le congrès Les Républicains avait entrouvert la porte du second tour, n’est plus.
À Nîmes, Valérie Pécresse avait pour mission de « remotiver » les militants, comme l’espérait l’adjoint nîmois Richard Tibérino. « Il nous reste 24 jours pour porter haut nos couleurs et nos convictions ! Valérie, tu peux compter sur un réseau de plusieurs milliers d’élus locaux », lance Julien Plantier, premier adjoint nîmois et surtout, premier soutien de la région Île-de-France. Avant de décliner son programme, la candidate a bien tenté de chauffer la salle : « La politique est une arène et, à Nîmes, il y a les plus belles arènes ! » Ou encore, « tous les chemins mènent à Nîmes ! » Pas sûr que ces punchlines auront convaincu…
Macron-Pécresse : un programme qui se ressemble
Si les électeurs ont compris que Valérie Pécresse n’était pas une grande oratrice, la candidate aura eu le mérite de décliner clairement son programme. Problème : le programme d’Emmanuel Macron - dévoilé dans l’après-midi à Aubervilliers - présente quelques similitudes avec le sien. De quoi perturber un peu plus les électeurs qui ont du mal à différencier les deux candidats. Parmi les mesures communes, on retrouve le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, de la baisse des droits de succession et le RSA versé en contrepartie quelques heures d’activité professionnelle. « Préférez toujours l’original à la copie !, rétorque Valérie Pécresse. Qui peut encore croire Emmanuel Macron ? Il dit et promet des choses qu’il n’a pas fait ! »
Soucieuse de se démarquer, l’ancienne ministre du Budget s’est présentée comme « la seule candidate qui a le courage de dire qu’il va falloir dépenser moins et mieux ! En 10 ans, nous avons 1 000 milliards d’euros de dette en plus ! Nous, nous sommes le parti de la transmission. Nous n’allons pas laisser une dette abyssale à nos enfants. » Et d’enchaîner avec sa promesse de « supprimer 200 000 postes de fonctionnaire dans l’administration et d’en créer 50 000 dans des secteurs au service de la population ». Valérie Pécresse, qui a un peu de mémoire, a terminé sur ce point en rappelant : « En 2007, un candidat béarnais (François Bayrou, NDLR) a fait campagne en disant que la dette était trop importante. Aujourd’hui, il soutient Emmanuel Macron ! »
Valérie Pécresse dénonce les « accords de libre échange »
La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont mis en avant la nécessité « de retrouver une souveraineté », souligne Valérie Pécresse. Sur le nucléaire, la candidate promet de « sortir de notre dépendance au gaz et pétrole russe. Emmanuel Macron a commis une faute en fermant la centrale nucléaire de Fessenheim. Nous, nous allons investir dans le nucléaire en reconstruisant six réacteurs et aider nos agriculteurs à faire du biocarburant, à produire de l’énergie solaire ». Concernant le monde agricole, Valérie Pécresse entend « mettre fin au scandale des accords de libre échange. Nous mangeons des produits qui viennent d’ailleurs et ne respectent pas les normes environnementales. La France a été condamnée pour ne pas avoir respecté ses engagements climatiques. »
Question pouvoir d’achat, la candidate a rappelé sa promesse de baisser les charges salariales sur les salaires mais aussi « de défiscaliser la pension alimentaire des familles monoparentales », et de permettre aux enfants handicapées « de toucher la pension de leur parent après leur décès ». Si Emmanuel Macron est l’adversaire principal de Valérie Pécresse, la droite républicaine doit aussi en découdre avec l’extrême-Droite et notamment Éric Zemmour qui lui pique des voix : « J’ai débattu avec lui et j’ai démonté son projet ! » Seul regret de ce meeting, la présidente de la Région Île-de-France n’aura pas réellement parlé d’elle. Elle n’aura pas fendu l’armure pour créer un lien avec les Nîmois comme l’impose l’élection présidentielle. Si la candidate a réussi son exercice, il en faudra sans doute plus pour passer au niveau supérieur. C’est-à-dire l’Élysée.
Coralie Mollaret
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