Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 27.10.2022 - anthony-maurin - 5 min  - vu 1083 fois

RODILHAN La préfète visite le village et échange avec les élus

La préfète et les élus lors de la visite à Rodilhan de Marie-Françoise Lecaillon (Photo Anthony Maurin).

La réunion avec le petit film de présentation projeté pour que la préfète comprenne mieux la cité (Photo Anthony Maurin).

Marie-Françoise Lecaillon, préfète du Gard, était en visite à Rodilhan, comme elle en a pris l'habitude depuis qu'elle est en poste. Une visite partagée en matinée entre un moment d'échanges et de présentation de la commune en mairie, puis une visite du village et de la ferme Futura Gaïa.

Après une vidéo de présentation du village, le maire, Patrice Planes, accompagné d’une partie de son conseil municipal (neuf élus), a évoqué les enjeux à venir de son village de 3 000 habitants. "Nous avons un gros projet avec le groupe scolaire du Buffalon qui est en cours de rénovation. J’ai voulu que les travaux soient effectués pendant les vacances scolaires et les mercredis car j’ai été enseignant et je sais que les situations des élèves dans une classe "préfabriquée" ne sont pas bonnes." Et cela permet aussi d’étaler le chantier pour avoir moins de nuisances, y compris lors des votes du budget. Les travaux devraient être achevés en février 2024.

Un petit souci vient enrayer la machine, la rupture de stock de LED. "Mais actuellement nous refaisons les menuiseries de la maternelle afin que les petits puissent passer l'hiver au chaud. L'école élémentaire, dont la façade est sur deux niveaux et ne sera composée que de menuiserie, sera rénovée l'an prochain." Très colorée, elle sera peu énergivore. "Nous faisons un joli saut qualitatif et c'est dur de faire mieux sans payer un prix exorbitant !"

ZAC Rodilanum

C'est un nom puisé du passé qui se veut cohérent pour le futur du village. La ZAC Rodilanum a perdu le H et remonte dans les âges. Cependant, elle aussi sera à la pointe des convergences environnementales de ce genre de communes qui sont en périphérie proche de Nîmes et qui ont besoin de verdure. Même si Rodilhan gère bien sa croissance démographique, le foncier est un réel problème. "Depuis 2011 nous n'avons plus de foncier disponible donc les nouveaux habitants renouvellent simplement la population du village et ces gens viennent chercher ce qu'ils n'ont pas ailleurs, l'esprit village."

C'est la SPL Agate qui porte le projet de cette future ZAC. "Le projet date de 2015 car il y avait de nombreux problèmes avec l'emprise foncière et les ayants droits... Mais il va bientôt voir le jour car le juge a ordonné une expropriation." Un projet conséquent puisque investi de 107 logement en accession à la propriété. Une maison de professions libérales, une maison en partage de 20 places et 20 logements sociaux. "Nous venons juste de choisir le promoteur. Seize étaient en lice et quatre d'entre eux ont vraiment respecté notre cahier des charges. Nous ne sommes pas soumis à la loi SRU concernant les logements sociaux, mais nous y pensons !"

L'ancien bâtiment de la Mairie de Rodilhan (Photo Anthony Maurin).

Le projet s'étend sur trois hectares qui accueilleront des petits immeubles, sans vis-à-vis et hauts de trois étages maximum. Un pôle intergénérationnel sera évidemment mis en place et, à l'arrière du secteur, un vaste parc de cinq hectares sera aménagé. Bienvenue à la "Villa Hortus", un espace de détente, de loisir, de balade... Avec des plantes méditerranéennes.

"Depuis que je suis élu en mai 2020 j'ai vu les prix flamber ! Il y a eu l'effet confinement et crise sanitaire, la proximité de la gare TGV et les prix encore attractifs malgré le manque de foncier." Un village dynamique, des projets simples et d'avenir, un foncier manquant et un grande ville à deux pas, il n'en fallait pas moins pour que de nombreux "nouveaux locaux" soient séduits par Rodilhan.

PLU et revitalisation du Buffalon

Pour avancer et faire avancer le village à la même vitesse qu'ailleurs, une modification du Plan local d'urbanisme était nécessaire. "Nous avons arrêté le PLU le 5 juillet et nous lançons l'enquête publique dans quelques jours pour l'approuver à la fin du premier trimestre 2023. Nous attendons aussi cela pour faire avancer la ZAC!" La commune s'étend sur 469 hectares mais dans la plaine du Vistre, il est dur d'échapper aux zones agricoles et au PPRI. "Plus de 70 % de notre territoire est en zone agricole et nous avons un des plus importants lycées agricoles d'Occitanie. Là-bas, il y a aussi des jardins partagés et quelques cultures. Nous ne voulons pas perdre nos trames verte et bleue qui traversent la commune et que nous renforçons avec le nouveau PLU."

Une fois la présentation terminée, lPatrice Planes a offert quelques cadeaux dont une lithographie de José Pirès à madame da préfète (Photo Anthony Maurin).

La trame verte se comprend parfaitement en zone agricole mais la zone bleue est signifiée par le Buffalon, affluent du Vistre qui sillonne la bourgade. "Nous allons travailler sur les déplacements doux et, dans une autre partie du village, au sud, nous allons débloquer deux hectares sur les cinq encore disponibles. Ils serviront, peut-être dans dix ans, à accueillir 65 logements dont des logements sociaux." La revitalisation du Buffalon, comme on peut le voir avec le Vistre, est un sujet d'importance.

Alors que les méandres seront revus et corrigés, que les berges deviendront moins abruptes et que les promeneurs commenceront à investir les lieux, il faut s'y préparer. "Nous avons une emprise de 12,5 sur 2,5 kilomètres de long autour du Buffalon. On peut faire un joli parcours de marche de 5 kilomètres mais il est encore difficile d'acheter ou d'exproprier ces bouts de terrain. Il y a encore un ou deux ans de travail et, si tout se passe bien, le projet verra le jour en 2025." Spécificité du cheminement, les promeneurs pourront passer sous la déviation de Nîmes pour atteindre la convergence du Buffalon et du Vistre, celle-là même qui délimitait les communes de Nîmes, Bouillargues et Rodilhan. C'est l'EPTB qui porte ce projet.

Associations et marchés

À Rodilhan, la vie associative est encore présente et son tissu est sain bien que touché au coeur par la crise sanitaire et le renfermement sur eux-mêmes des Français. Les Gardois n'y échappent pas et cela inquiète la mairie. "Nous avons 46 associations et nous avons du mal à organiser le planning des infrastructures partagées. Nous remarquons qu'avec la Covid quelque chose s'est cassé. Nous essayons de relancer mais avec la crise énergétique qui nous pose le problème de la crise financière, c'est difficile."

Les habitudes changent, les consommations aussi. La question de la pertinence du marché du terroir mensuel a même été relevée. Si le marché hebdomadaire du mercredi est bien en place, "un dimanche par mois nous organisons un marché des terroirs. Lancé l'année dernière c'est assez compliqué de ne pas le voir fonctionner pleinement. Les commerçants qui restent sont contents, mais peu de consommateurs s'y rendent. Avant cela, les villageois venaient mais c'étaient les exposants qui avaient du mal à venir... On ne baisse pas les bras, on organise des animations, mais on constate que les gens ont du mal à sortir. Je pense qu'ils ont perdu l'habitude d'aller au marché." La programmation culturel pâtit également de ce désengagement des Rodilhanais. "On a aussi de mal à faire venir les gens, tout cela s'est accéléré avec la Covid."

Anthony Maurin

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