Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 08.02.2019 - elodie-boschet - 2 min  - vu 1280 fois

SAINTE-ANASTASIE Débat mouvementé en présence d’Annie Chapelier

Les Gilets jaunes ont pris la parole en début de réunion. Photo Élodie Boschet/objectif Gard

Jeudi soir, la députée de la quatrième circonscription du Gard, Annie Chapelier, organisait une réunion publique à Sainte-Anastasie dans le cadre du Grand débat national.

La réunion se voulait apolitique. Mais la députée du Gard, qui ne souhaitait pas intervenir dans un souci de neutralité des débats, a été immédiatement prise à partie par des Gilets jaunes (qui ont renoncé à participer à la réunion, NDLR) : « Après douze semaines, vous ne connaissez toujours pas les revendications et demandes de vos concitoyens ? Si c’est le cas, nous sommes en droit de douter de vos compétences, ou de penser que vous tentez de les ignorer, ou, pire encore, que vous soyez totalement déconnecté du peuple gardois […] Vous avez perdu la confiance de ceux qui vous ont mis au pouvoir. » Alors qu’Annie Chapelier tente d’expliquer que le but de la rencontre est de recueillir des propositions mais pas de répondre aux questions, les Gilets jaunes ne décolèrent pas - « la députée vient mais ne parle pas, c’est ça ? Ce n’est pas un débat alors ! » - et quittent bruyamment la salle.

Petits moyens, grande colère

C’est Anne-Marie Vendeville, conseillère prud’homale alésienne et ancienne professeure d’histoire qui a animé les débats, remplaçant au pied levé un commissaire enquêteur grippé. Les uns après les autres, les participants ont exprimé leurs inquiétudes, mais surtout leur colère. « Avec 1 200€ par mois, pensez-vous que quelqu’un peut vivre ? », interroge un homme. « Ce sont les gens qui ont peu de moyens qui doivent faire des efforts, renchérit son voisin. Il faudrait d’abord commencer par supprimer des privilèges là-haut ! Je pense par exemple à ceux des anciens présidents de la République ! »

Et un retraité d’ajouter : « Vous voyez, moi j’ai bossé toute ma vie. J’étais agent hospitalier et j’estime avoir beaucoup donné tout au long de ma carrière pour qu’on vienne aujourd’hui me prendre de l’argent que j’ai gagné. Il y a une injustice flagrante dans notre pays et c’est un pur scandale ! »

« J’ai eu envie de me suicider »

Un exploitant agricole de Sainte-Anastasie, âgé de 32 ans, déplore son manque de moyens pour payer son ouvrier : « On n’arrête pas de nous taper sur la tête. Si ça continue comme ça, je ne vais travailler qu’avec des machines car je ne pourrais plus embaucher de la main d’œuvre. » C’est ensuite un plombier père de famille qui pousse un cri de détresse : « Avec ma femme, à nous deux, on gagne 1 100€ par mois. À un moment donné, j’ai eu envie de me suicider. Je suis bourré de médicaments pour tenir. On crève la faim pendant que les politiques vivent dans l’opulence. »

Les participants ont également dénoncé le manque de contrôle sur l’utilisation des aides octroyées aux entreprises comme le CICE ou le Crédit impôt recherche, « la plus grande des niches fiscales ». Sur le thème de la transition écologique, un homme a suggéré d’arrêter de taxer le bio, « mais plutôt les produits qui ont une empreinte carbone ».

L’ensemble de ces contributions remontera au niveau national via la référente départementale du grand débat dans le Gard, la sous-préfète du Vigan, Joëlle Gras. Une seconde réunion de ce type est organisée par Annie Chapelier, jeudi 14 février à 18h à Saint-Laurent-la-Vernède.

Élodie Boschet

Elodie Boschet

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