ST-HILAIRE-DE-BRETHMAS Les comptes de la commune flirtent avec le rouge
La commune de St-Hilaire-de-Brethmas fait partie des plus aisées de l'agglo d'Alès. Pourtant, le maire annonce aujourd'hui que les comptent vont mal, suite à plusieurs dépenses imprévues. Les investissements sont quasi-gelés.
Mise en place des rythmes scolaires, baisse des dotations, mise en accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, les budgets se resserrent et limitent l'investissement pour les petites communes. C'est sans compter sur les imprévus. En 2014, les inondations s'abattent sur les Cévennes et de nombreuses municipalités doivent mettre la main à la poche. A St-Hilaire, 1 million d'€ est nécessaire pour les travaux d'urgence, et seulement 30% sont remboursés par l'état de catastrophe naturelle. "On n'a pas tout fait, à l'instar du pont de la distillerie, fermé depuis. Il faut 200 000 € pour renforcer le pilier. Si on ne fait rien, dans 30 ans il est par terre", assure le maire Jean-Michel Perret, qui ne tarde pas à voir une seconde crue creuser les comptes de la ville. En 2015, il doit débourser 200 000 €, sans aide de l'Etat.
En parallèle, l'école maternelle rentre dans la mêlée. Amiantée jusque dans les joints de fenêtre, elle ne peut échapper au coup de karcher. Prix de la bagatelle : 300 000 €. "Je veux en profiter pour la mettre aux normes : isoler le bâtiment, installer le chauffage central, créer une 6e classe, et changer les sanitaires", rappelle l'édile qui va encore mettre la main au portefeuille, à hauteur de 1,1 million d'€.
"Il ne faut pas de nouvelle inondation"
Dernier couac au compteur : au lieu d'emprunter 700 000 € pour investir sur des routes il y a plusieurs années, l'ancien maire Gérard Roux a ponctionné directement de la trésorerie municipale. Un choix "malsain" pour le nouvel élu. "Cette enveloppe est un pécule de sécurité. Le jour où on n'a besoin, on pioche dedans. Là, on n'a plus rien", constate-t-il.
La ville est aujourd'hui l'une des plus privilégiées de l'agglo. Au point que la communauté de communes a amputé St-Hilaire de 30 000 € cette année au titre des attributions de compensation, au bénéfice des municipalités les plus pauvres du territoire. Un prélèvement qui s'ajoute aux 70 000 € de baisse de dotation de l'Etat. Soit 100 000 € en moins pour 2016. Le maire est inquiet : "On a sauvé les meubles en 2015, mais le paiement de tous ces frais va nous faire frôler la zone rouge en 2016. On ne craint pas de déficit mais un auto-financement réduit comme peau de chagrin. S'il y a une nouvelle inondation, ça sera très compliqué". De son côté, le sous-préfet d'Alès se veut rassurant : "Il y a des points de vigilance mais rien d'alarmant par rapport à d'autres communes. On va de nouveau les aider pour l'école maternelle".
Pour sortir du marasme, un seul mot d'ordre : "Rien en moins, mais rien en plus". Les emprunts seront étalés dans le temps et tous les secteurs seront rognés : "On va consacrer 30 % de moins aux festivités, les puissances électriques vont être revues à la baisse, le policier municipal qui part à la retraite ne sera pas remplacé, et on consacrera peu d'argent à la réfection des routes, le poste de plus dépensier", annonce le maire qui a déjà touché aux impôts. "On a majoré la taxe foncière en 2015 et réduit en partie l'abattement fiscal de taxe d'habitation. On ne peut pas aller plus loin", assène Rémy Offrédi, adjoint aux Finances. De quoi se projeter dans l'avenir? Jean-Michel Perret est optimiste. "Normalement, d'ici 3 ou 4 ans, on pourra de nouveau emprunter".
Eloïse Levesque
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