AIMARGUES Une grande et belle fête malgré les menaces qui pèsent sur la tradition taurine
Partagés entre la joie de se réunir et leurs inquiétudes quant à l'avenir de la tradition taurine, les manadiers, gardians et amateurs de la culture camarguaise ont rendu hommage à la célèbre manadière, Fanfonne Guillierme, habitante du Mas de Praviel, ce dimanche 1er mars à Aimargues.
Placé sous le signe de la bouvine et des traditions camarguaises, l’événement ouvre la saison taurine et attire sur le territoire aimarguois plus de 3 000 personnes chaque année. Les rues et les places de cette commune de la Petite Camargue étaient parées de fanions Azur et Or, les couleurs de la manade de la célèbre Fanfonne Guillierme pour qui cette journée d'hommage, la 31e, était organisée ce dimanche 1er mars.
Juste après la messe provençale, les quelque 300 manadiers et gardians sur leur monture se sont réunis sur la place de la mairie pour la bénédiction des chevaux. S'est ensuivi le grand défilé le long de l'avenue des Anciens combattants jusqu'à la place du Château.
C'est là, au pied de la statue grandeur nature fraîchement restaurée de Fanfonne sur son cheval que s'est déroulé l'acampado sur le maintien des traditions. Mais avant les discours, l'assemblée a observé une minute de silence en mémoire d'Armand Espelly, fidèle gardian de mademoiselle Fanfonne Guillierme, décédé à l'âge de 90 ans le 6 janvier dernier, ainsi que de l'Aimarguois âgé de 38 ans, Cédric, décédé au stade des Costières à Nîmes vendredi dernier en plein match.
"La guerre pour le maintien des traditions ne fait que commencer"
Lors des discours, chacun (*) a fait entendre son inquiétude quant aux menaces qui pèsent sur la tradition taurine, que beaucoup qualifient "d'art de vivre". Selon Bérenger Aubanel, ces menaces viennent des actions menées par "les "anti tout" mais aussi des assureurs qui refusent de couvrir les manifestations taurines dans la rue et imposent aux manadiers des cotisations de responsabilité civile multipliées par cinq depuis le 1er janvier". Bien loin de s'avouer vaincu, Hubert Espelly l'assure : "La guerre pour le maintien des traditions ne fait que commencer."
Enfin, dans leur discours respectif, le maire d'Aimargues et le vice-président de la fédération des manadiers, ont regretté l'annulation de la traditionnelle course des espoirs de la manade Guillierme, due à des divergences entre la Fédération française de la course camarguaise et les raseteurs.
Stéphanie Marin
* Le maire d'Aimargues, Jean-Paul Franc, la sénatrice Vivette Lopez et le député Nicolas Meizonnet, mais aussi Hubert Espelly, qui a repris le flambeau de la manade de Fanfonne Guillierme, les demoiselles d'honneur de la reine d'Arles, le représentant du comité des fêtes d'Aimargues et le vice-président de la fédération des manadiers, Bérenger Aubanel.