FAIT DU SOIR Écoles, collèges et lycées : la rectrice dévoile les six nouveautés de la rentrée
Une demi-heure de plus de sport au primaire, retour des maths en première au lycée, aller plus loin dans la mixité scolaire en collège… Sophie Béjean, rectrice de l’académie de Montpellier, dévoile les points forts de l’année scolaire 2022-2023.
« C’est une rentrée assez sereine. » Visage non masqué, Sophie Béjean, rectrice de l’académie de Montpellier, affiche un air détendu ce mardi 30 août. Le covid ne joue pas pour l’instant les trouble- fêtes et la crise de recrutement qui touche certaines académies ne semble pas affecter celle de Montpellier. « Je suis totalement confiante, dans chaque classe, chaque école, il y aura un enseignant devant les élèves », promet la rectrice.
Enseignants titulaires et contractuels
Au niveau national, 4 000 postes d’enseignants sur 23 500 n’ont pas été pourvus aux concours de recrutement. Les professeurs des écoles passent un concours spécifique dans chaque académie tandis que les professeurs des collèges et lycées sont sélectionnés via un concours national. « Nous avions 316 postes ouverts au concours de professeur des écoles dans l’académie et les 316 ont été pourvus », compte la rectrice.
La part des enseignants contractuels (les professeurs qui n’ont pas le concours, ne sont pas fonctionnaires et signent des contrats limités dans le temps avec le rectorat, NDLR) représente 7% des effectifs des enseignants de l’académie. La rectrice explique que certains sont des enseignants « chevronnés de longue date » qui, pour autant, « parfois, ne souhaitent pas passer le concours de recrutement car ils peuvent être affectés dans toute la France. En janvier-février dernier, on avait procédé à pas mal de recrutements de contractuels lors de l’épidémie de covid ».
Pour les fidéliser, ils ont été rémunérés pendant l’été. La rectrice ajoute que des contrats d'un an ont été proposés voire même de trois ans dans certaines disciplines. Néanmoins, la rectrice reconnaît qu’il devrait y avoir environ « une cinquantaine » de néo-contractuels.
De plus en plus de sport à l’école et au collège
Les écoles primaires doivent proposer 30 minutes d’activités physiques quotidiennes. Les collèges volontaires pourront expérimenter deux heures d’activités sportives de plus par semaine sur le temps périscolaire, dans les clubs ou associations sportives. Le Gard est précurseur en la matière. 13 écoles gardoises volontaires proposent déjà depuis 2020-2021, trente minutes d’activités physiques quotidiennes. À la rentrée 2021, le collège nîmois Jean-Rostand s’était lui aussi lancé dans l’expérimentation avec certaines classes.
Lycée : retour des maths en seconde et nouveau CAP cuisine
Dans les lycées d’enseignement général, les mathématiques reviennent dans le tronc commun. Statistiques, probabilités, traitement de données… tous les élèves de première qui n’ont pas choisi la spécialité « mathématiques », pourront, s’ils le souhaitent, consolider l’apprentissage des notions fondamentales 1h30 par semaine. En lycée professionnel, le Gard propose une nouvelle formation, un CAP cuisine, au lycée Marie-Curie de Saint-Jean-du-Gard.
Aller plus loin dans la mixité sociale
Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’Éducation, pousse les rectorats à renforcer la mixité sociale, en particulier au collège. En 2018, le Département et l’académie avaient mené une grande opération de changement de carte scolaire à Nîmes. Le collège Diderot de Valdegour avait fermé. Ses élèves avaient été répartis entre les collèges Jean-Rostand et Jules-Verne. Par ricochet, la carte scolaire de quatre autres collèges nîmois avait aussi été modifiée.
Pour jouer sur la mixité, la rectrice a trouvé un autre levier : affecter des élèves boursiers dans des collèges favorisés. Cinq établissements de l’académie y participent. Dans le Gard, une douzaine d’élèves sont concernés. Des élèves du collège nîmois des Oliviers ont obtenu une dérogation pour rejoindre le collège de Bouillargues tandis que des élèves de Condorcet ont eu une dérogation pour aller dans la Vaunage, à Clarensac. Les collèges Condorcet et les Oliviers n’avaient pas été concernés par les changements de carte. À Montpellier et Béziers, des sections internationales ouvrent à la rentrée dans des établissements moins favorisés.
Développement de l’éducation artistique et culturelle
L'académie s'est fixée un objectif de 100% d'élèves concernés par une action d'éducation artistique et culturelle. En 2021-2022, 584 projets EAC ont été retenus pour un accompagnement financier. 97% des collèges et 98% des lycées ont un référent culture. Il y a aussi neuf classes "orchestres" dans l’académie.
Un label "lycée de l’égalité filles-garçons"
La rectrice a piloté une mission nationale sur le sujet en 2021. En octobre, elle organisera une "semaine égalité filles-garçons". Elle lance aussi une démarche de labellisation "lycée de l’égalité filles-garçons". Un concours d’éloquence au féminin, À voix égales, va être créé pour les femmes de la fonction publique.
Sabrina Ranvier
La question des remplaçants
Des parents d’élèves nîmois se souviennent encore avoir dû gérer trois semaines de classe sans remplaçant fin juin lorsque des enseignants ont été envoyés en formation de directeur d’école. Le nombre de remplaçants sera-t-il suffisant cette année ? « A priori, on a une sérénité là-dessus, assure la rectrice. Mais on ne connaît pas l’évolution de la situation sanitaire. Les contractuels permettent de renforcer les brigades de remplacement dans le premier degré. »
Dans le second degré, le rectorat indique avoir renforcé le potentiel, des TZR, c’est-à-dire des titulaires sur zone de remplacement. « 200 classes en moyenne chaque jour n'ont pas été remplacées au dernier trimestre de l’année dernière, pointe Pascal Gasquet, secrétaire départemental de la fédération FO de l’enseignement du Gard. Le Dasen a créé 15 postes de remplaçants en février et a déjà dû renoncer à cinq de ses ouvertures pour faire face à des ouvertures de classe début juillet Un nouvel ajustement étant prévu le 5 septembre, il risque d’en fermer encore. La situation catastrophique du remplacement est donc bien la même cette rentrée qu’avant les vacances. »