Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 30.01.2019 - kelly-peyron - 4 min  - vu 405 fois

MERCREDI CULTURE OPTM : « Grâce à la Bourse des jeunes talents, on a gagné 3 ans ! »

Le groupe de rock indépendant OPTM a remporté la Bourse des jeunes talents en 2018. Leur premier EP " Open pool ’til midnight " sort le 20 février prochain.
©Romain_Bonne_(2)

Le groupe OPTM sur la scène de Paloma, vendredi 25 janvier, pour le lancement de la Bourse des jeunes talents 2019  ©IDRN

En avril dernier, le groupe de rock indépendant a remporté la Bourse des jeunes talents organisé par la Ville à Paloma. Près d'un an après, Valentin Picard et Baptiste Balay ont enregistré leur premier EP, " Open Pool 'Til Midnight ". À l'occasion du lancement de l'édition 2019, le duo OPTM revient sur cette année mouvementée. Rencontre.

Objectif Gard : Pour commencer, que signifie le nom OPTM ?

Valentin : Il faut savoir que OPTM ça veut dire " Open Pool 'Til Midnight ". Piscine ouverte jusqu’à minuit. Le côté « pool » c’est parce qu’on nous dit souvent que notre musique est aquatique. L’autre raison, c’est qu’on aime beaucoup les groupes qui ont des noms à rallonge et qui font du Post-Rock, comme And so i whatch you from afar, God is an astronaut… C’est un clin d’oeil à tous ces groupes.

Baptiste : Après, on a préféré garder OPTM, car c’est plus facile à retenir. Et c’est aussi un clin d’oeil à PNL et SCH… Mais ça on ne le dit pas. (rire)

Pourquoi avoir décidé de participer à la Bourse des jeunes talents en 2018 ?

Valentin : Avec Baptiste, on a été dans plusieurs groupes avant de créer OPTM. Chaque année, on participait et à chaque fois on remportait le deuxième prix. Du coup, on s’est dit qu’on allait faire un running gag et qu’on allait se présenter pour une énième fois. On y est allé pour s’amuser ! Et par surprise… On a fini par gagner !

Baptiste : On n’avait pas spécialement travaillé pour ce concours. On travaillait en tant que groupe, pour notre musique. Mais le but n’était pas de gagner. De toute façon, c’est mieux d’être l’outsider. Quand on est pressenti, quand on part gagnant, on finit souvent déçu. 

Que vous a apporté cette victoire ?

Valentin : Déjà, on a pris un bon coup de pied au cul ! Même si on travaillait avant, on ne bossait que notre musique. Là, il faut réfléchir à tout, savoir dans quel studio enregistrer, avec quel ingénieur du son… Il y a énormément de questions à se poser. Heureusement, on était motivé. On est même arrivé à la première réunion avec un Powerpoint de préparé ! On peut dire qu’on a gagné en professionnalisme.

Baptiste : C’est vrai qu’on a directement découvert un côté plus pro. Il y a beaucoup plus d’aspects à prendre en compte, tu fais de la musique mais les trois-quarts du temps tu fais autre chose, en fait. Et bien sûr, il y a eu les concerts, l’accompagnement toute l’année et surtout l’EP, qui est quand même le truc phare !

À ce propos, pourquoi avoir choisi la Belgique pour l’enregistrement de l’EP ?

Valentin : Parce qu’on voulait travailler avec Gaethan Dehoux. Il avait enregistré des EP avec Mofo Party Plan, qui sont de très bons amis à nous. Ensuite, on a vu BRNS sur scène. On a adoré et on a appris qu’ils avaient aussi enregistré avec Gaethan. On a écouté d’autres productions qu’il avait faite et on s’est dit : « C’est lui qu’on veut ! »

Baptiste : Ce qui nous a aussi convaincu, c’est qu’il avait un studio d’enregistrement exceptionnel ! Je m’en souviendrai toujours… Je suis entrée dans une salle toute noire et quand il a allumé la lumière, je me suis dit « What the fuck ?! » Il y avait au moins 4/5 mètres de hauteur sous plafond ! Sur la prise de son, c’est important d’avoir une salle avec autant d’espace !

Pour son premier EP, le duo a été influencé par Sonic Youth, The Cure et So I Whatch You From Afar  ©IDRN

C’était votre premier enregistrement. J'imagine que vous avez rencontré des difficultés ?

Baptiste : C’était inévitable, surtout qu’on a fait le choix d’enregistrer en live, ça veut dire en simultané. On ne fait pas de superposition entre les prises de batterie et de guitare. Si l’un des deux se rate, la prise est bonne à jeter. Parfois, tu te dis : « Bon, je vais aller me boire une bière, fumer une clope et me calmer ! » Et parfois, tu sens la pente qui remonte.

Valentin : Pour ma part, c’était surtout dans la tête. J’étais trop dans l’analyse… Je m’écoutais jouer de la guitare, au lieu d’écouter comme si c’était mon groupe préféré. J’étais bloqué, je ne parlais plus et je demandais à réécouter plusieurs fois. Ça énervait un peu tout le monde car je les embarquais dans ma merde ! Mais heureusement, Gaethan prenait les choses avec philosophie !

D’après-vous, sans cette bourse, vous en seriez où aujourd’hui ?

Baptiste : Une chose est sûre, c’est qu’on n’en serait pas là mais on aurait toujours autant la niaque. On aurait prévu de contacter Gaethan aussi, mais on n’aurait pas eu le budget pour réaliser nos projets. Il faut dire ce qui est, la Bourse des jeunes talents, c’est un gros support financier et on a gagné du temps grâce à cette victoire !

Valentin : Je pense qu’on a gagné au moins 3 ans ! Je ne connais pas de tremplin qui donne autant d’apports financier. Certains apportent de la visibilité, mais ce que propose la ville de Nîmes, c’est vraiment énorme. Ça permet à des groupes comme nous d’avoir les outils nécessaires pour évoluer. Faire de la musique c’est bien, mais aujourd’hui, sans argent, tu ne fais rien !

La Bourse des jeunes talents 2019 a commencé la semaine dernière, la Ville va-t-elle continuer à vous accompagner ?

Valentin : Ce sont des personnes sur qui on pourra toujours compter ! Je cite Sophie-Anne Mialon, elle est l’instigatrice du concours depuis des années. C’est une personne qui sera toujours heureuse de nous écouter. Après, il y a encore les structures partenaires, ce sont des contacts que l’on s’est faits tout au long de l’année. Faut juste leur rappeler que l’on existe !

Baptiste : Après, ce n’est pas terminé pour nous. On s’est toujours dit que ce n’était qu’un début. Ce fut un tremplin énorme et on a déjà la tête à retourner en studio l’année prochaine. Enfin, il faudra juste trouver le budget… (rire)

Propos recueillis par Kelly Peyron

Sonic par OPTM tiré du premier EP " Open Pool 'Til Midnight "

Kelly Peyron

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