AÉROPORT DE MONTPELLIER Les parkings avions passent à l’électrique
L’aéroport de Montpellier-Méditerranée a débuté l’électrification de ses opérations au sol. Les escales des avions seront 100 % électriques dès 2025 et permettront d’économiser 1 000 tonnes d’émissions de CO2 par an.
Le plan stratégique « Ambition 2026 » de l’aéroport de Montpellier-Méditerranée, adopté l’an dernier, comporte un volet Environnement / RSE inédit. Si l’on ajoute sa participation au label Airport Carbon Accreditation (ACA), l’aéroport de Montpellier-Méditerranée s’est engagé à réduire drastiquement ses émissions de CO2. Son projet d’électrification des opérations avions au sol, co-financé par la Banque des territoires, figure ainsi parmi les lauréats de l’appel à projets « Mécanisme pour l’interconnexion en Europe » lancé par l’Union européenne, et bénéficie à ce titre d’une subvention de plus d’un million d’euros.
Premier chantier : la suppression des groupes électrogènes (peu vertueux) qui alimentent les avions lorsqu’ils sont en escale. Pour les remplacer, l’aéroport a débuté l’installation de huit bornes électriques « 400 Hz » de forte puissance d’ici 2025. Les premiers systèmes de distribution d’électricité viennent d’être aménagés sur les passerelles d’embarquement. En parallèle, il a été décidé de mettre en place cinq unités de climatisation avion - des PCA, encore rares en France - pour réduire l’usage des turbines embarquées des avions qui produisent l’air chaud et l’air froid durant les escales… Des turbines très gourmandes en kérosène.
En 2025, les escales des avions à Montpellier seront 100 % électriques
Enfin, l’aéroport va installer 30 points de recharge électrique, pour alimenter son parc d’engins de services. Ce plan s’effectuera en trois temps, et la première phase est achevée depuis ce mois d’avril 2023. Au terme du processus, en 2025, les escales des avions à Montpellier seront 100 % électriques. Ces différentes mesures permettront d’économiser 1 000 tonnes d’émissions de CO2, 75 000 litres de gazole et 200 000 kg de kérosène par an. La puissance électrique totale de ces nouveaux équipements s’élèvera à près de 1 500 kW.
L’énergie consommée proviendra de sources de production renouvelables, achetée avec garanties d’origine. Ce projet d’envergure nécessite donc des travaux conséquents puisque l’infrastructure électrique de l’aéroport n’a pas été dimensionnée pour recevoir de telles puissances (poste de transformation, réseaux enterrés, câbles d’alimentation…). Par ailleurs, les systèmes de connexion aux avions sont très spécifiques et doivent répondre à des normes strictes.
"Réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2026"
"Parler de gestion vertueuse d’une plateforme aéroportuaire ne sert à rien sans actes concrets, explique Emmanuel Brehmer, président du directoire de l’aéroport de Montpellier-Méditerranée. À la diminution de notre impact carbone direct, à la préservation de la qualité de l’air, à l’amélioration de la qualité de vie des riverains de la plateforme, à la préservation de nos ressources naturelles, mais aussi au respect du magnifique milieu naturel qui nous entoure, vient donc s’ajouter l’électrification des opérations aéroportuaires. Il s’agit d’un enjeu majeur de notre stratégie « Ambition 2026 » qui prévoit la réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2026, et je remercie vivement la Commission européenne et la Banque des territoires de nous y aider."
Le coût global du projet s’élève à plus de 3 M€ dont une subvention européenne de plus d’un millions d'euros, un prêt de la Caisse des Dépôts (via la Banque des territoires) de plus d'un million d'euros, un apport direct de l’aéroport de Montpellier-Méditerranée pour plus d'un million d'euros. Avec 1,76 million de passagers en 2022 et 16 000 mouvements d’avion, Montpellier-Méditerranée figure dans le top 15 des aéroports français. Il ambitionne de porter ce trafic à 2,5 millions de passagers par an, tout en accentuant sa politique environnementale. Le défi est d’autant plus important que les infrastructures sont situées en bordure de l’étang de l’Or, site Natura 2000.