ALÈS / BESSÈGES Le comité de pilotage confirme que Région et État ont supprimé la friture sur la ligne ferroviaire
De la Région aux associations d'usagers, en passant par le sous-préfet et les entités SNCF, tous se sont réunis ce jeudi matin, en sous-préfecture d'Alès, pour le comité de pilotage de la réouverture de la ligne ferroviaire Alès-Bessèges. Un "temps d'échange positif et fructueux" pour le vice-présoidet de la Région OIccitanie en charge des transports, Jean-Luc Gibelin, qui pilote le projet. L'État ne s'est pas engagé sur un racourcissement des procédures d'études environnementales mais les dossiers obligatoires envoyés à la sous-préfecture bénéficieront, en quelque sorte, d'un a priori favorable.
La rencontre d'il y a un mois aura fait du bien (relire ici). Et si la date de réouverture de la ligne reste fixée au début d'année 2028, les protagonistes ne se regardent plus en chien de faïence pour dénoncer chez l'autre sa part de responsabilité dans le retard. Ce jeudi matin, le comité de pilotage autour de la réouverture de la ligne Alès-Bessèges s'est tenu en sous-préfecture d'Alès. Sous la présidence de Jean-Luc Gibelin, vice-président régional en charge des transports, et en présence du sous-préfet, des associations d'usagers, d'un représentant d'Alès Agglo et du président De Cèze Cévennes, et des deux entités SNCF, réseaux et voyageurs.
"Positif et fructueux", selon Jean-Luc Gibelin, le temps d'échange a permis "un état des lieux du projet et d'affiner un calendrier pour une fin des procédures au 31 décembre 2027. Nous avons évidemment eu une discussion sur les délais et continuons de peser pour obtenir des délais raccourcis. Nous avons donc redit que nous sommes demandeurs d'expérimentations sur l'allégement des procédures." Pour rappel, la Haute autorité environnementale a estimé que les travaux nécessaires sur la ligne, notamment ceux portant sur les passages à niveau, assimilaient la réouverture à une ouverture de ligne. Et ce, alors même que des trains de fret continuent de rouler jusqu'à l'usine Solvay de Salindres.
"Le sous-préfet s'est engagé, au niveau de l'État, à ce que quand les dossiers sont déposés, les autorisations puissent intervenir rapidement." Pour Jean-Luc Gibelin, le processus d'échange entre les différentes institutions amène "à ce que chacun ne travaille pas de son côté, et que l'État soit censeur". Et l'État est appelé à s'intéresser plus au fond qu'à la forme. "Quand le dossier sera déposé, le préalable sera qu'il est bon, qu'il est rempli correctement", précise le vice-président de la Région, par ailleurs conseiller municipal de Salindres.
"Nous sommes preneurs de toute simplification qui pourrait intervenir"
Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie en charge des transports
Si les rapports Région/SNCF restent au beau fixe - la ligne sera intégralement transférée à la Région en juin 2025 - Jean-Luc Gibelin espère toujours un racourcissement des délais. "Mais ça dépend de Paris, lâche-t-il. Le sous-préfet n'a pas découvert la demande. Nous continuons donc d'avancer en redisant que nous sommes preneurs de toute simplification qui pourrait intervenir. Mais, si le calendrier ne nous va pas, il serait de toute façon stérile de ne pas avancer". De son côté, Olivier Martin, le président de l'intercommunalité De Cèze Cévennes, espère que "les procédures allégées se feront au fil de l'eau". Et se félicite que "la réunion de janvier a permis le dialogue entre l'État et la Région".
Cinq passages à niveau doivent être supprimés
C'est bien cette philosophie qui incite à lancer rapidement les enquêtes publiques pour les cinq passages à niveau qui seront à supprimer. Le syndicat mixte des transports du bassin alésien (SMTBA) a aussi livré les résultats d'une étude sur le potentiel de voyageurs en direction de la future halte des Prés Saint-Jean, qui desservira collèges et lycées. "Ils voient un potentiel de 300 élèves sur les 1 500 mètres en amont de la gare, explique un membre du collectif des usagers de la ligne. C'est presque deux trains remplis", en sourit cet usager, qui voit dans l'étude valider, s'il en était besoin, l'utilité de la réouverture.
Si le collectf se réjouit, par rapport aux dernières annonces qui avaient amené à la mobilisation de Molières-sur-Cèze (relire ici), d'avoir "gratté peut-être une année, mais pas tout à fait", il regrette "ne pas avoir de garantie sur la date d'ouverture. En fonction des aléas qu'il peut y avoir, de la réglementation, le projet peut encore être retardé." Si les protagonistes notent tous des avancées, ils se sont quittés sans fixer une date de nouveau rendez-vous. Sans doute pour se laisser le temps de tester les engagements de chacun, avant de revenir autour de la table...