AU PALAIS "Les policiers ont 15 jours pour des douleurs aux côtes, alors qu'un doigt coupé, c'est 4 jours..."
Le jeune de 28 ans qui avait blessé six policiers lors d’une garde à vue très mouvementée, mardi 15 mars, au commissariat de Bagnols-sur-Cèze, a été condamné à un an d’emprisonnement pour rébellion, jeudi 14 avril 2022, par le tribunal judiciaire de Nîmes. Il reste en détention.
Contrôlé au départ pour une conduite sans permis dans les rues de Bagnols, le père de deux jeunes enfants se présente au commissariat quelques jours plus tard. Mais sur place, il continue à donner l’identité de son frère, alors que sa compagne lui demande de se calmer en l’appelant par sa véritable identité.
Il frappe son torse avec son poing
Ensuite, la garde à vue dérape rapidement : flashé à 18 reprises en cinq jours dans une Fiat 500 de location, le jeune s’agace et envoie promener une première policière. Reconduit en cellule, il refuse d’enlever les lacets de ses chaussures, retire son polo et frappe son torse puis le plat de son autre main avec son poing, avec l’intention d’en découdre. Il balance ensuite le plateau repas qu’on lui apporte et tente de prendre la fuite. Un policier le ceinture et appelle du renfort.
Dans le local exigu, au sol rendu fuyant par les restes du plateau, les policiers glissent, formant une véritable mêlée ! Il en faudra sept pour parvenir très difficilement à le contenir. Six sont blessés, dont une fonctionnaire qui aura le nez cassé. « Ils expliquent que vous étiez ingérable, incontrôlable, ce qui est étonnant quand on vous voit car vous ne faites pas 1,95 m et 150 kg… », observe la présidente Béatrice Almendros, face au jeune prévenu, cheveux noir et blanc peroxydé, qui préfère garder le silence, boudant dans son box.
« On lui a écrasé les testicules »
Son avocat considère que les ITT de 10 à 15 jours fixées pour les agents blessés sont largement exagérés. « Les ITT ne collent pas : nous avons des durées différentes et contradictoires, selon les docteurs. Certains ont 15 jours pour des douleurs aux côtes, alors qu'on sait qu'un doigt coupé, c'est 4 jours ! Je ne veux pas incarner la défense anti-flic, mais il faut faire la part des choses : c’est juste une rébellion, une résistance, proteste son avocat, Guillaume De Palma. Du côté de mon client, on lui a aussi écrasé les testicules. Un urologue a dû l'ausculter à l'hôpital. Nous n’allons pas porter plainte pour ça... Mais ce n'est pas un odieux personnage ! » Déjà condamnés neuf fois, dont une pour un refus d’obtempérer ayant mis en danger de mort un policier, le récidiviste retourne à la maison d’arrêt de Nîmes pour un an.
Pierre Havez